Une solution pour l’accès à la commande des jeunes architectes : le parrainage

Combien de jeunes architectes se sont vu refuser une opération ou une sélection pour un concours au prétexte qu’ils ne pouvaient présenter une (ou plusieurs...) opérations équivalentes déjà réalisées ?

La méthode des « mariages », trop souvent forcés pour des contingences politiques, impose des contrats en cotraitance avec un mandat systématiquement confié à « l’aîné » ne laissant pas une réelle autonomie au « benjamin » ...

L’objectif recherché par le Syndicat de l’Architecture est de proposer à minima une convention entre les 2 structures et le maître d’ouvrage, voire une forme réellement contractuelle mais qui laisserait une indépendance maximum à la jeune structure sans obliger les deux parties à la cotraitance qui implique un exercice partagé des missions de conception et de réalisation.

En effet, ces jeunes architectes ont souvent mené à bien pour le compte de leurs récents ou anciens employeurs des opérations bien plus importantes ou complexes, avec une efficacité que ces derniers leurs reconnaissent volontiers.

C’est donc très naturellement que ces aînés devraient pouvoir s’engager à soutenir leurs jeunes confrères en les aidant à s’installer, voire à se développer. Les architectes s’honoreraient à assurer cette forme de transmission sans être obsédés par une éventuelle concurrence dont leurs expériences et âges respectifs doivent les protéger.

Il semblerait une fois de plus que nos voisins européens, architectes avec leurs maîtres d’ouvrages notamment allemands, aient de longue date fait confiance à leurs jeunes confrères en les parrainant et en acceptant de prendre le risque de les soutenir dans leur quête, sinon de leur toute 1ère affaire, du moins de celle d’une taille suffisamment conséquente pour les faire « décoller » sans pour autant inquiéter le maître d’ouvrage...

Ne serait-il pas envisageable de nous inspirer de cette pratique du parrainage pour cautionner auprès de nos donneurs d’ordre l’intervention de jeunes confrères qui auraient fait leurs preuves en tant que collaborateurs dans nos entreprises et qui, de façon parfaitement naturelle et souvent souhaitable, ont choisi de se lancer à leur propre compte ?

Bien que notre diplôme HMONP entende conférer la capacité de l’architecte d’exercer « en son nom propre », la maîtrise d’ouvrage ne l’entend pas de cette oreille, et n’a finalement confiance que dans les professionnels expérimentés et « ayant pignon sur rue ».

Mais les entreprises d’architecture « confirmées » ne fonctionnent en réalité au quotidien avec ces dizaines de collaborateurs, le plus souvent architectes diplômés et dotés de toutes les capacités nécessaires pour mener à bien lesdites opérations.

Le Syndicat de l’Architecture souhaite par conséquent faire la promotion d’une nouvelle forme contractuelle de partenariat à mettre en œuvre entre un jeune architecte et son parrain confirmé qui lui laisserait exécuter la totalité de la mission tout en garantissant au maître de l’ouvrage qu’en cas de défaillance du filleul, l’opération pourrait être reprise en charge en partie ou en totalité.

Dans un premier temps, le Syndicat de l’Architecture appelle à témoignage tout architecte ayant pu mener à bien une opération sous une forme plus ou moins proche de ce parrainage afin d’en étudier les obstacles et les limites éventuelles afin d’envisager la rédaction d’un contrat-type le mieux à même de rassurer une maîtrise d’ouvrage soucieuse de qualité architecturale, mais craintive face à l’expérience relative d’un jeune architecte.

Dans un second temps, le Syndicat de l’Architecture proposera un document qu’il envisage de tester avec des membres adhérents ou non sur une opération-pilote à définir. Là encore, toute proposition sera la bienvenue.

Olivier Arène
Syndicat de l'architecture

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