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22 projets exemplaires pour mieux bâtir en terrains inondables constructibles

Grand prix d’aménagement 2015 du Ministère de l’environnement : 22 projets lauréats qui illustrent par leurs solutions d’aménagement ou leurs dispositifs techniques, environnementaux et paysagers, la diversité des approches constructives en zone inondable.

Mis à jour le
16 mai 2024
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Médiathèque Intercommunale du Piémont Oloronais

Bâtir sur des parcelles constructibles et inondables

La diversité comme la qualité des projets présentés au jury montrent l’actualité de la question posée et la vivacité de la réflexion : nos villes souvent fondées dans des vallées, au bord des fleuves ou des rivières, ne peuvent se renouveler de manière durable sans devenir plus résilientes, adaptant les formes de l’urbanisation à l’aléa de l’inondation. Faute de cette attention, elles s’exposent à des catastrophes ; faute de cette stratégie de redensification, elles devront alors se développer sur les plateaux, souvent agricoles ou boisés, ce qui, on s’en doute, n’est pas une alternative.

Le travail considérable effectué par les experts de la commission technique avait bien préparé la longue journée de débat du jury, composé de personnalités aux compétences multiples : élus, hydrauliciens, urbanistes et architectes, sociologues et écologues, représentants d’association environnementale. Le jury a souhaité récompenser un large spectre d’attitudes possibles, pour montrer à quel point la prise en compte de l’inondation était essentielle, à des échelles très diverses, pour des contextes urbains et paysagers très divers. Vingt-deux lauréats ont été désignés. Ils témoignent de la qualité du travail mené. Parmi eux, trois repères d’or se distinguent, qui soulignent les trois catégories d’interventions qui sont à l’œuvre : les projets d’urbanisme, les projets d’infrastructure et d’espaces publics, les projets à l’échelle de l’îlot ou de l’édifice.

À l’échelle urbaine, le jury a choisi de distinguer le projet de renouvellement urbain du quartier de la gare de Vitry-sur-Seine, sur la rive gauche de la confluence entre Seine et Marne. Adapter la topographie d’un quartier de plusieurs dizaines d’hectares – en tenant compte des éléments existants – pour offrir des cheminements secs pour les activités et logements s’y implantant est une gageure qui demande une grande précision et un processus opérationnel multiscalaire (car il faut aussi agir sur les infrastructures). Comme plusieurs autres sites candidats, cet exemple donne des outils précieux pour reconquérir les friches et les terrains logistiques ou industriels à la fois proche des centres urbains et des transports publics.

Le projet d’aménagement des berges à Mont-de-Marsan résulte d’une stratégie pour revitaliser tout le centre-ville en lui redonnant une façade sur la rivière qui le traverse. Ce qui fut un « arrière » délaissé et périlleux, dévasté régulièrement par les crues, devient un parc urbain accessible et fourmillant de nouveaux usages. Les aménagements améliorent l’écoulement de l’eau et la stabilité des rives, ce qui permet la reconquête d’un bourg qui avait perdu sa vitalité. La réintégration du lit de la rivière dans l’espace urbain rend aussi à nouveau sensible les variations de débits du cours d’eau, élément essentiel de la culture du risque sans laquelle on ne peut imaginer la ville résiliente.

À l’échelle architecturale, le Jury a retenu un ensemble de logements sociaux à Saint-Ouen-l’Au-mône. Proche d’une gare, cette parcelle inondable a été l’occasion de construire plusieurs édifices, dont la conception fit l’objet d’une intense concertation (notamment avec l’association Emmaüs). Les édifices sont décollés du sol par une structure de pilotis, laissant l’eau passer en cas de crue. Là où les espaces extérieurs sont bien souvent minéralisés et occupés par les parkings, ce dispositif offre partout des jardins magnifiques : on a beaucoup gagné en construisant ainsi avec les crues, les effets de la densité sont modérés par la générosité de ce paysage, inscrit dans la géographie du site.

Un prix spécial du jury distingue enfin la commune de Saint-Pierre-des-Corps, ville pionnière qui intègre depuis vingt ans la résilience dans sa politique urbaine, et a réalisé de nombreuses opérations prenant en compte l’inondation : un véritable vivier de références construites qui tire parti de cette contrainte pour améliorer la fonctionnalité, les surfaces et la qualité architecturale des logements.

Frédéric Bonnet, architecte et président du jury


Les Projets lauréats :

1- GRANDES OPERATIONS D’AMENAGEMENT

  • Renouvellement urbain Seine Gare Vitry  
  • Rives du Bohrie
  • Site de Lembacel
  • Nouveaux projets écovillage des Noés
  • Zac Hibiscus

2. CONSTRUCTIONS

    >> ENSEMBLE IMMOBILIER

  • Tout un monde flottant
  • L’usine Matra
  • Aqua Facto

   >> BATIMENTS COLLECTIFS

  • Les Jardins Boileau
  • Les jardins du Nouvel’R

   >> MAISONS INDIVIDUELLES

  • Maison Lunais
  • La cabane dans la grange

   >> EQUIPEMENT PUBLIC

  • Pavillon des marais
  • Maison de l’enfance
  • Médiathèque intercommunale
  • Centre de secours

3. AMENAGEMENT D’ESPACE PUBLIC

  • Rivières dans la ville
  • Littoral + 2°C
  • Quartier sur pilotis
  • Espace relais de pays
  • ZAC Chantereine

4. MENTION SPECIALE DU JURY

  • Vers un urbanisme résilient


>> Téléchargez le document de présentation des 22 projets lauréats 

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