Transition écologique

Utiliser les matériaux biosourcés pour favoriser l’économie circulaire

La DREAL Auvergne-Rhône-Alpes a publié un livret sur l’économie circulaire pour (re)penser la ville durable, à travers l’exemple des matériaux biosourcés et géosourcés. Il présente plusieurs exemples de projets d’aménagements inspirants pour intégrer l’ensemble des principes de l’économie circulaire, en mettant en avant surtout le potentiel de ces matériaux en termes d’économies de ressources, de réduction des déchets, etc.
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Ce livret, « L’économie circulaire pour (re)penser la ville durable – l’exemple des matériaux biosourcés » permet de comprendre comment l’économie circulaire peut répondre aux enjeux de la transition écologique en matière d’aménagement des territoires.

Mettre en place une économie circulaire invite à s’interroger sur les manières de concevoir, d’anticiper la fin de vie, d’optimiser les usages des aménagements, etc. Elle vise à faciliter également la mise en œuvre des principes de la ville durable, portés par la démarche EcoQuartier.
Cette approche a pour objectif de :
- Réduire et optimiser la consommation des ressources ;
- Réduire la production des déchets, afin de diminuer les impacts environnementaux liés à l’élimination des déchets.

Des exemples pour intégrer les principes de l’économie circulaire

La première partie (p.8) explique les synergies entre les différents engagements du référentiel ÉcoQuartier et les leviers d’action de l’économie circulaire, définis par l’Ademe : approvisionnement durable, écoconception, écologie industrielle et territoriale, économie de la fonctionnalité et consommation durable, allongement de la durée d’usage, recyclage.
Au travers de ces sept leviers d’action, le livret partage des exemples d’aménagements en région Auvergne-Rhone-Alpes, souvent labelisés EcoQuartier. Ces initiatives portent autour de la revitalisation des centres, de l’aménagement d’un quartier et de la requalification de friches.  

Exemples

  • Mettre en œuvre l’approvisionnement durable : le projet de la Rivière (38) montre par exemple la volonté des élus et concepteurs d’utiliser le matériau bois, une ressource locale importante (forêt communale), en phase de construction (charpente) comme en phase d’usage (chaufferie bois). 
  • Allonger la durée d’usage : réemploi et réutilisation : le projet de réhabilitation de l’ancienne Halle de Ministrol sur Loire (43) consistait à créer un nouveau quartier offrant une mixité des usages (logements étudiants, activités tertiaires, jardins, etc.) tout en intégrant les enjeux de la ville durable (gestion des eaux pluviales, confort thermique, lien social, etc.). Il présente des particularités techniques et architecturales, dont la valorisation de la Halle comme trace industrielle du passé et l’utilisation de matériaux traditionnels.

Les solutions offertes par les matériaux biosourcés et géosourcés

Dans un projet d’aménagement, la consommation de matériaux de construction constitue un des enjeux majeurs de l’économie circulaire. Dans une seconde partie (p.21), le document propose un état des lieux du développement des filières de matériaux biosourcés et géosourcés en France, ainsi que des exemples régionaux qui illustrent les différentes solutions offertes par ces matériaux ; conformément aux engagements du référentiel EcoQuartier.
Les matériaux biosourcés et géosourcés s’inscrivent en effet dans « une logique d’économie circulaire », en privilégiant des ressources locales, renouvelables tout en développant l’emploi local, etc. 

Ces matériaux faiblement transformés contribuent en particulier à :

  • Mettre en œuvre un urbanisme favorable à la santé : le groupe scolaire de Mirabel(26) est un projet exemplaire, qui associe plusieurs techniques constructives (structure bois, isolation paille, etc.), visant à assurer confort et qualité sanitaire du bâtiment. Une bonne qualité de l’air, l’isolation acoustique ainsi que le déphasage thermique ont été des critères clés guidant vers l’utilisation de matériaux biosourcés (bois, paille) et géosourcés (pisé).
  • Valoriser le patrimoine naturel et bâti :le projet de la Maison Pour Tous(38), réalisé par les étudiants de l’ENSA de Grenoble, est une réalisation exemplaire d’équipement public destiné aux associations locales. Ce bâtiment présente une « architecture contemporaine » s’appuyant sur l’utilisation de techniques traditionnelles (pisé) et de ressources naturelles locales (bois, terre). Dans une logique d’approvisionnement durable, la terre provient de chantiers situés à proximité (15km).

D’autres exemples sont présentés dans l’ouvrage, qui montrent comment les matériaux biosourcés et géosourcés peuvent également :

  • Contribuer à un développement économique local, durable, social et solidaire (p.34) ;
  • Optimiser l’utilisation des ressources et développer les filières locales (p.36) ;
  • Viser la sobriété énergétique, la baisse des émissions de CO2 et la diversification des sources au profit des énergies renouvelables et de récupération (p.40) ;
  • Limiter la production de déchets, développer des filières de valorisation et de recyclage dans une logique d’économie circulaire (p.44) ;
  • Préserver, restaurer et valoriser la biodiversité, les sols et les milieux naturels (p.48).

Des bonnes pratiques à intégrer dès la programmation

En conclusion (p.51), ce livret rappelle les bonnes pratiques à intégrer dès les phases de diagnostic et de programmation, et à poursuivre tout au long du projet, pour élaborer des aménagements sobres et durables : 

En amont à la rédaction du cahier des charges et du dépôt du permis de construire :

  • Réaliser un diagnostic de l'existant et des ressources disponibles sur site et localement,
  • Identifier les filières locales de matériaux de construction biosourcés et géosourcés,
  • Prendre contact avec les filières de la construction pour anticiper les conditions techniques d'utilisation des matériaux et les intégrer au cahier des charges,
  • Identifier les acteurs à mobiliser pour la mise en place de circuits courts et d’une offre de services visant à allonger la durée d’usage des biens (réparateurs, recyclerie...),
  • Identifier les besoins en consommation collaborative pour mettre en place les services associés (auto-partage, conciergerie…),
  • Associer les acteurs locaux, les habitants et les usagers.

Dans le cahier des charges
Intégrer des dispositions relatives à l’économie circulaire avec des dispositions telles que la conservation du bâti existant, la mutualisation des espaces et services, la modularité des aménagements et leur adaptabilité dans le temps, des références aux labels et certifications (label d’Etat « Bâtiment biosourcé », etc.).

Le guide de référence :  Pour encourager l’intégration des matériaux biosourcés et géosourcés dans les marchés publics, le guide « Matériaux Biosourcés et commande publique » de la DGALN est également mis à disposition des acteurs pour les aider dans cette démarche.

Pour en savoir plus : Télécharger le livret "L'économie circulaire pour repenser la ville durable - l'exemple des matériaux biosourcés"

Publié le 30.06.2021 - Modifié le 07.07.2021
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(Source : DREAL Auvergne-Rhone-Alpes / photo © : Nama Architecture)
Ecole en bois-terre-paille à Miribel (26), projet mentionné au OFF du développement durable 2017. Architecte(s) : Architectes : Design & Architecture (mandataire) et Nama Architecture (associé)