Transition écologique

Quel est le poids carbone global d’un immeuble de bureaux en France ?

Dans une étude publiée en décembre 2019, l’Observatoire de l’Immobilier Durable estime le poids carbone réel d’un immeuble de bureaux à 3,9teq CO²/m² sur l’ensemble de son cycle de vie.
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Observatoire de l'immobilier durable, Décembre 2019.
Poids carbone réel d'un bâtiment de bureaux

Pour lutter contre le dérèglement climatique, la France s’est engagée, avec la Stratégie nationale bas-carbone, à diviser par 4 ses émissions de GES à l’horizon 2050 par rapport à 1990. En particulier, le secteur du bâtiment, qui représente 27% des émissions nationales de GES (voire 33% en considérant ses émissions indirectes liées aux matériaux, aux déplacements des visiteurs et aux travaux) a pour objectif de réduire de 54% ses émissions à l’horizon 2028 et de 87% à l’horizon 2050 par rapport à 2013 (Objectif sectoriel de la SNBC 2018).

L’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) a souhaité attirer l’attention sur l’empreinte carbone de l’immeuble de bureaux en comptabilisant les émissions de gaz à effet de serre générées tout au long de la durée de vie du bâtiment.

Au-delà de sa construction initiale et de son exploitation technique, un bâtiment fait l’objet d’une restructuration et de travaux de rénovation légère et de rafraîchissement.  Selon l’OID, ces travaux peuvent survenir 4 à 5 fois durant la vie du bâtiment, en considérant un cycle de vie sur 50 ans, et renchérir significativement l’impact carbone réel d’un bâtiment.

L’OID détaille la répartition du poids carbone total d’un immeuble de bureaux en tenant compte des émissions de GES liées aux produits de construction et d’équipements utilisés lors des travaux, aux consommations énergétiques réelles observées et aux « services indispensables au bon fonctionnement du bâtiment » lors de l’exploitation du bâtiment :

  • Au bout de 50 ans, un bâtiment de bureaux aura émis 3,9 tonnes équivalent CO2/m²
  • 60% des émissions de GES sont liées aux travaux qui surviennent tout au long de la durée de vie, soit 2,3 teqCO2/m² émis :
- 1,4 teqCO²/m² émis lors de travaux lourds (restructuration et construction), dont 60% correspondent à la construction
- 0,9 teqCO2/m² émis lors de travaux récurrents (rénovation et rafraîchissement). La prise en compte du poids carbone des travaux récurrents vient donc doubler l’impact carbone de la construction.
  • 40% des émissions de GES sont liées à l’exploitation du bâtiment :
- Près du quart des émissions est liée à la seule consommation énergétique, soit 0,9 teqCO2/m² émises
- 18% des émissions correspondent aux services au bâtiment (propreté, traitement des déchets, maintenance du bâtiment et des équipements), soit 0,7 teqCO2/m² émises.

L’OID formule ensuite six recommandations « Pour un immobilier bas carbone » : 

  1. Généraliser la mise en place d’une comptabilité carbone harmonisée
  2. Sensibiliser l’ensemble des professionnels aux impacts carbone de la chaîne de valeur  immobilière
  3. Intégrer la sobriété des usages en termes de consommation énergétique
  4. Allonger la durée de vie des matériaux et équipements utilisés
  5. Travailler sur l’acceptabilité des bâtiments bas carbone en regard du confort utilisateur
  6. Privilégier des matériaux biosourcés et/ou le réemploi des matériaux de construction

 

Pour aller plus loin :

>> Voir l’étude de l’OID  « Le poids carbone réel d’un bâtiment de bureaux »

En complément, l’OID met également à disposition deux études détaillées sur les émissions de GES liées à l’exploitation et aux rénovations légères. Ces éléments devraient permettre de donner une évaluation ajustée du poids carbone total d’un immeuble de bureaux.

>> Voir la Fich’Id  « Les émissions de GES liées aux rénovations légères » 
>> Voir la Fich’Id  « Les émissions de GES liées à l'exploitation des bâtiments de bureaux »

 

Ressource -
Publiée le 28.01.2020 - Modifié le 28.01.2020