L’inconnu de la Grande Arche : quand l’architecture inspire le cinéma

L’architecture inspire de nouveau le grand écran. Après The Brutalist de Brady Corbet (février 2025) ou Megalopolis de Francis Ford Coppola (septembre 2024) dans un autre registre, L’Inconnu de la Grande Arche réalisé par Stéphane Demoustier poursuit cette exploration des bâtisseurs et de leurs utopies.

1982. François Mitterrand lance un concours d’architecture anonyme pour édifier un monument à la hauteur du Grand Louvre et de l’Arc de Triomphe. Contre toute attente, c’est un architecte danois, inconnu du grand public, qui l’emporte : Johan Otto von Spreckelsen.

Visionnaire, idéaliste, il imagine un cube monumental ouvert sur le ciel. Mais la réalité du chantier, les pressions politiques et les défis techniques vont transformer cette ambition en épreuve.

Avec rigueur et sensibilité, L’Inconnu de la Grande Arche raconte cette aventure humaine et architecturale hors norme. Le film revient sur les défis vertigineux du projet, la stabilité de l’édifice, ses 300 000 tonnes reposant sur douze piliers, la dalle de béton coulée à plus de cent mètres du sol, mais surtout sur le parcours d’un homme confronté à la démesure de son propre idéal.

Étranger aux usages français, peu enclin au compromis, Von Spreckelsen finit par quitter le chantier en 1986, épuisé par les tensions. Il décède deux ans plus tard, sans voir la Grande Arche achevée.

Son œuvre, reprise par Paul Andreu, sera inaugurée en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution.

Au-delà du portrait, le film résonne comme une réflexion sur la place de l’architecte dans la cité : entre vision créatrice et contraintes politiques, entre utopie et réalité.