« Le bâti ancien appelle des solutions non standardisées »

Interview de Rémi Desalbres, président de l'association des Architectes du patrimoine, dans les Cahiers techniques du bâtiment. Avec Catherine Jacquot il avait interpellé Ségolène Royal, en octobre 2016, pour lui exposer les enjeux de la rénovation énergétique du bâti ancien.
© Rémi Desalbres

Interview publiée le 21 février 2017 :
 

"Rémi Desalbres est architecte et président de l'association des Architectes du patrimoine. Avec Catherine Jacquot, présidente de l'Ordre des Architectes, il a interpellé la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, dans un courrier* du 21 octobre 2016, pour lui exposer les enjeux de la rénovation énergétique du bâti ancien. Entretien.

CTB : Pourquoi une réécriture du décret du 30 mai 2016 sur l'obligation d'embarquer des travaux de rénovation énergétique lors d'un ravalement ?

Rémi Desalbres : Ce décret généralisait la pratique de l'isolation thermique par l'extérieur (ITE), avec des conséquences lourdes sur l'esthétique du bâti ancien et le développement de graves pathologies. Nous souhaitions sensibiliser le ministère à l'importance d'appréhender le bâti ancien dans son ensemble. L'isolation d'une structure induit une modification sensible de son milieu, or les structures traditionnelles (pierre, pans de bois, pisé… ) sont sensibles aux échanges gazeux et à l'humidité. Le décret tel que réécrit [bientôt publié, NDLR] précisera que les parois concernées sont celles en « briques industrielles, en blocs béton industriels ou assimilés, béton banché ou bardages métalliques ». « On peut améliorer sensiblement la performance thermique du bâti ancien sans le dénaturer.»

CTB : Tous les bâtiments construits en matériaux industriels devront donc être isolés en cas de ravalement de façade ?

R. D. : Les bâtiments concernés par le décret datent majoritairement de l'après-guerre. Souvent mal isolés, ils peuvent être néanmoins de grande qualité. Nous avons obtenu avec le Conseil national de l'Ordre des architectes le caractère dérogatoire pour les bâtiments labellisés « Patrimoine du XXe siècle » par le ministère de la Culture et de la Communication, quand bien même emploieraient-ils des matériaux industrialisés.

CTB : La rénovation énergétique du patrimoine s'envisage donc au cas par cas ?

R. D. : Précisément. Si les professionnels du patrimoine adhèrent à l'objectif d'économies d'énergie, ils doivent avoir latitude à développer des solutions hors de toutes démarches imposées par les pouvoirs publics. J'affirme que l'on peut améliorer la performance thermique du bâti ancien sans le dénaturer, mais a contrario, qu'il n'existe pas de recette standard. (...)"

(...) Lire la suite de l'entretien sur le site des Cahiers techniques du Bâtiment.

Publié le 27.02.2017
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