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Communiqué

Disparition d'Henri Ciriani, figure marquante du modernisme

Connu pour son engagement inébranlable pour l’habitat social et le modernisme, Henri Ciriani a marqué toute une génération d’architectes par son charisme et sa vision engagée de l’architecture. Il est décédé vendredi 3 octobre 2025 à l'âge de 88 ans.  

Publié le
, mis à jour le
7 octobre 2025
Disparition d'Henri Ciriani

Henri Ciriani lors d'un entretien en 2018

Cité de l'architecture et du patrimoine 2019

Né à Lima au Pérou le 30 décembre 1936, l'architecte d’origine italienne exerce au sein de l’Atelier d’urbanisme et d’architecture (AUA) de 1964 à 1982. C’est durant cette période qu’il réalise "La Noiseraie" pour la ville nouvelle de Noisy-le-Grand — un ensemble de 300 logements sociaux, dont la conception spatiale vise à redonner de l’éclat et de la dignité à l’habitat social. Ce projet, considéré comme la première œuvre majeure de l’architecte en France, mêle modernisme français et influence des villes-architectures de la Tendenza italienne. Celles-ci se distinguent par une architecture qui devient la structure même de la ville, défendant l’idée qu’elle a une forme collective et historique, et que son architecture doit être révélée aux yeux de tous plutôt que niée. Ses projets illustrent un enthousiasme sans failles pour l’espace moderne et la lumière, qui selon lui ouvrent l’espace.  

Passionné par l’échange et la transmission, il débute une carrière d’enseignant dès 1969, qu’il poursuivra jusqu’à sa retraite, en 2002. Pendant plus de trente ans, l’enseignant de l’actuelle École nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Paris-Belleville et de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts aura été salué par ses élèves pour sa vision inspirante et unique du projet, mais aussi pour son amour profond du mouvement moderne et de l’œuvre de Le Corbusier.  
En fondant en 1978 le collectif pédagogique et expérimental UNO (Unité Nomade d’Orientation) au sein de la future ENSA de Paris-Belleville, Henri Ciriani réunit enseignants et étudiants autour du projet architectural et urbain, avec comme objectif l’exploration de nouvelles méthodes fondées sur la composition spatiale, la typologie du bâti et sur la dimension collective de l’architecture. Nombreux sont aujourd’hui les anciens étudiants devenus architectes à saluer l’initiative et l’engagement de l’ancien enseignant.  

Fervent militant du logement social et d’une architecture qui « aide à mieux vivre », il laisse derrière lui une vision à la fois engagée et exigeante de l’architecture, toujours au service des usagers. L’architecte affectionnait la ville verticale, à qui il dédie un ouvrage cosigné avec l’architecte Laurent Beaudoin, intitulé « Vivre Haut » (Archibooks, 2012). 
Le musée départemental Arles Antique, construit en 1995, ainsi que le musée de l’Historial de la Grande Guerre à Péronne (Somme) livré en 1992, figurent parmi les projets emblématiques de l’architecte. En 1983, l’architecte reçoit le premier prix de l’Équerre d’argent pour « La Crèche au coin du feu » à Saint-Denis. Il est lauréat la même année du Grand Prix national de l’architecture.  
 

Également lauréat de la première édition de l’Équerre d’argent, Grande médaille d’or de l’Académie d’architecture, Palme d’or de l’Habitat, l’architecte et enseignant aura marqué de son empreinte l’architecture, en France comme à l’international. 

Sa disparition laissera sans aucun doute un grand vide chez tous ceux qui ont eu la chance d’un jour le rencontrer. Nous adressons toutes nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches.  

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