Des échanges constructifs entre le CROA Normandie et les candidats aux législatives​

Les échanges, très fournis, ont porté tant sur le Plaidoyer publié par l’Ordre des architecte (renforcer le conseil et l’ingénierie territoriale, un maire-un architecte, l’architecture des circuits courts, la réhabilitation et la performance énergétique globale, la qualité du logement, le développement des nouvelles filières de matériaux) que sur les questions d'attractivité et de soutenabilité des projets et le rôle et la place de l'architecte dans la transition écologique et dans la société. Le CROA Normandie donne rendez-vous aux futurs élus pour reprendre ces échanges et porter, ensemble, les projets de loi concourant à développer la qualité architecturale, sociale et écologique tout au long de la mandature à venir. 

Une mission de conseil trop peu exploitée

La place de l'architecte est au côté des décideurs pour apporter son appui technique et ses remontées de terrain, aider à réaliser de vrais diagnostics et travailler sur des problématiques chiffrées et contextualisées. Le constat est clair : il y a peu d'architectes dans la sphère des décideurs publics, notre parole est peu portée, peu relayée alors que nous avons des apports réels à proposer sur de nombreux sujets. 

Le sujet sensible de l’attachement aux quartiers des résidents et les déracinements mal vécus suite à des déconstructions brutales en est un exemple évident : il met en exergue les attentes des citoyens et des élus pour les missions de conseil des architectes : le diagnostic urbain de l’existant, la réalisation de simulations de déconstruction-réhabilitation-reconstruction pour la transformation en douceur des quartiers, la concertation avec les résidents, l'habitat participatif, les espaces verts collectifs, les espaces partagés sont encore à développer par les opérateurs et les acteurs territoriaux.

Une véritable direction de l'architecture dans un ministère de tutelle, quel qu'il soit, permettrait de mieux porter la voix des 30 000 confrères qui réalisent des milliards de travaux chaque année.

L'acceptabilité de la reconstruction de la ville sur la ville

Les nouveaux dispositifs de transformation urbaine (Petites villes de demain, Action cœur de ville) ont aussi été débattus : outils techniques et économiques de cohésion territoriale, ils restent à explorer et à maîtriser tant par les architectes que par les élus.

Pour faire vivre ou revivre nos territoires, il est indispensable de maîtriser l’urbanisation, même si l'incitation à la densification est peu souhaitée par les populations. Il faut travailler sur la culture de la qualité, et avancer sur l'acceptabilité de la reconstruction de la ville sur la ville. Il est également nécessaire de recentrer les activités sur les cœurs de ville et bourg et non en périphérie et de développer une véritable politique de la mobilité douce.

Le bâtiment qui a le moins d'empreinte est celui qui existe déjà

La rénovation massive du bâti existant est une solution d'avenir. La réversibilité des bâtiments est donnée en exemple par le CROA comme un des leviers qui pourrait être porté par le législateur pour éviter des démolitions et reconstructions à neuf coûteuses et parfois inutiles. Aucun diagnostic véritable et global n'existe sur ce point. Cela permettrait également de porter la filière du réemploi qui peine à se faire une place dans le bâtiment.

L'Ordre remercie les candidats présents – Damien Adam (Renaissance), Véronique Auregan (NUPES), Olivier Cleland (Reconquête), Dorine Le Pêcheur (NUPES), Letycia Ossibi (Renaissance), Pierre Ristic, suppléant de Cécile Bussière (NUPES), Martine Seguela (NUPES), Jean-Christophe Turpin (NUPES)