"Pas besoin de nouveau métier pour massifier la rénovation"

Réaction de Denis Dessus, président du CNOA, au "Rapport pour une réhabilitation énergétique massive, simple et inclusive des logements privés" remis par O. Sichel à la ministre du Logement le 17 mars 2021.
Extension, réhabilitation et isolation

Le CNOA regrette de ne pas avoir été consulté par M. SICHEL, et qu’aucun représentant de la maîtrise d’œuvre ne l’ait été. Les 25 000 entreprises d’architecture conçoivent, prescrivent et assurent la maîtrise d’œuvre de près de 20 milliards de travaux en rénovation. Oublier un acteur fondamental de l’acte de construire et rénover dans la concertation explique certainement les conclusions du rapport.  En effet celui-ci préconise la création d’un nouveau métier « l’accompagnateur rénov ». Cet accompagnateur existe, c’est l’architecte, dont près de trois mille sont inscrits sur la plate-forme « FAIRE », et les seuls à même d’avoir une approche multicritères intégrant les questions d’énergie, d’écologie, de fonctionnalité, de santé et de valorisation du patrimoine.

Nous demandons depuis des années que la maîtrise d’œuvre, conception et suivi du chantier, soit intégrée dans le coût des travaux éligible à des aides publiques de la rénovation. Cela serait plus efficace et plus réaliste que de rendre obligatoire cet « accompagnateur » C’est la seule condition pour une rénovation satisfaisante pour l’usager. Il ne peut y avoir de chantier sans conception, prescription et contrôle de l’exécution, c’est une évidence dans les marchés publics de travaux et cela ne le serait pas pour les marchés privés de rénovation ?

Recourir à un architecte apporte une garantie de compétence, une garantie d’éthique, une garantie contractuelle et des garanties professionnelles, soit ce qui doit caractériser « l’acteur du socle de confiance » évoqué dans le rapport !

L’étude de l’ADEME sur la rénovation des maisons individuelles relève l’importance du rôle des architectes qui sont les interlocuteurs les plus fréquemment cités par les ménages ayant effectué des travaux de rénovation énergétique de qualité. Dans une enquête sur la rénovation énergétique, UFC-Que choisir parvient aux mêmes conclusions. Seul le recours à un maître d’œuvre indépendant, précisait UFC Que Choisir, garantit aux particuliers des solutions de rénovation à la fois globales, cohérentes et performantes.

Nous ne comprenons pas la complexité des montages proposés qui mélangent genres et fonctions, et dédoublent les guichets uniques définis par la loi Climat. Que ces guichets permettent aux acteurs, architectes, bureaux d’études, entreprises, financeurs d’intervenir chacun dans leur champ professionnel, de façon claire, au service des usagers,  sans inventer de nouveaux acteurs et intermédiaires.

Nous regrettons également que ce rapport soit encore focalisé sur la rénovation thermique et l’énergie. Il faudrait que la politique de la France sur la rénovation évolue enfin et intègre une approche holistique efficace, écologique et vertueuse. Répondre aux besoins de rénovation des ménages ne peut se traduire par recouvrir nos bâtiments de plastique et de polystyrène...  

Denis DESSUS Président du CNOA

Publié le 23.03.2021 - Modifié le 26.03.2024
12 commentaires

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EXCELLENT !!!

Merci, Denis !

Ana 

Bonjour M. le Président de l'Ordre National des Architectes,

Je suis investi depuis des années dans la rénovation (eurl IN HOC SIGNO Hugues fj Rolland architecte) ici en Corse et ailleurs (France continentale et Italie notamment); je travaille avec le Pactarim/ANAH et la Fondation du Patrimoine.

Je suis d'accord avec votre déception vis à vis du rapport Sichel. Cependant comment s'en étonner, quand déjà notre compétence a été mise à mal depuis des années; la question des diagnostiqueurs, où notre compétence de fait n'est pas reconnu. Intervenant pendant l'acte d'achat puis pour la rénovation des logements qui s'ensuit, nous constatons régulièrement (pour ne pas dire tout le temps) les manquements de ces diagnostics de vente, manquements relayés par les agences immobilières et (il faut le signaler) les notaires.

L'expérience et sa transmission sont également mises à mal par l'obligation de formation (fausse bonne idée) et qui ne récompense pas ceux qui ont su se former sans attendre l'obligation et qui se retrouvent paradoxalement en porte à fau quand celle-ci se manifeste. La qualité d'une agence est la responsabilité de chacun, chacun avec ses centres d'intérêts et sa démarche à faire valoir notamment par sa constance.

Il apparaît déjà avec Maprimerenov des process d'où la maîtrise d'oeuvre est absente et son lot d'escroqueries et d'absurdités, sans contrôle aucun alors que les dossiers ANAH classiques sont des usines à gaz où la compétence des architectes est niée. A ce titre, l'ITe sur des murs en pierre illustre la dérive d'une fausse écologie et transition: des investissements monstrueux, aidés ou non, dont le retour sur investissement est plus que fumeux.

Pour faire valoir ceci auprès des pouvoirs publics et leurs rapports du type Sichel il serait bien de faire remonter les expériences de terrain que nombre de confrères se coltinent depuis des années. Nous sommes effarés et par l'action des pouvoirs publics et des officines telles que l'ANAH mais également par le CNOA qui s'attache certes sur des aspects à veiller à l'éthique et à assurer les compétences mais par ailleurs, pour le coup ni annexes, ni accessoires, laissent le tout numérique, et les grilles bureaucratiques décrétées, noyer et dévoyer l'action compétente des architectes investis.

Bien à vous

Hugues fj Rolland architecte en Corse.

Bien entendu, Denis a raison, n'inventons pas ce qui existe déjà, le métier de maître de l'oeuvre... Philippe

Je tâche de suivre les innombrables évolutions dans le domaine de la rénovation énergétique.

Quelques remarques à qui prendra le temps, sur un dossier qui finit par peser lourd et pire encore dans un contexte franchement limite comme nous devons aujourd'hui le vivre en France constitutionnellement, et plus simplement, rationnellement, humainement (crise dite sanitaire covid-19 - nous sommes en 2021...).

Le rapport auquel il est répondu par Denis Dessus est-il un élément parmi d'autres de la déréglementation des professions règlementées voulue par l'UE ? A laquelle la dissolution de compétences professionnelles avérées et/ou historiques devrait suivre ?

J'entends ailleurs avec curiosité qu'un nouveau métier entre médecin et infirmier est également à l'ordre du jour... (le Dr urgentiste Patrick Pelloux sur un média grand public de mémoire le mentionne) et, de connaître incidemment des directives européennes réservées à des domaines d'activité diverses, je reconnais le peu d'originalité que cette "honorable" institution fabrique à tour de textes (ceci dit en admettant que la France vise toujours l'Europe et qu'elle y travaille d'arrache-pied, monsieur Sichel et d'autres très aidant).

D'avoir suivi récemment un webinaire sur les nouveautés du DPE (Diagnostic de Performance Energétique) effectives dès juillet 2021, j'ai encore cru comprendre que le savoir-faire de l'architecte était mis à mal (négligé pour ne pas dire écarté) : entre logiciels de plus en plus perfectionnés et programmation de travaux en cas de vente et de location donc, - en effet centrés sur la massification (quelle réalité imagine-t-on derrière un tel concept !) et les seuls critères énergétiques -, les nombreux projets de rénovation avec lesquels on croit et veut nous exciter, démarre a priori entre de nouvelles mains - purement techniques voire de moindre qualification que techniques - et peut continuer encore plus loin de toute architecture et pensée de l'espace...

La lecture d'un article aux accents enthousiastes du n° 71 des Cahiers de la profession intitulé "Vers un nouveau Bauhaus européen !" (page 5) permet de boucler la boucle d'un potentiel pseudo-cadeau européen à l'emballage douteux du début à la fin, de l'annonce à grand renfort politique de minois allemand féminin choisi (mais non élu puisque de la Commission européenne), au résultat paysager réel - "transformé à grande échelle"! - questionnant : plastifié, polystyrénisé (pétrole au rendez-vous ?!) mais aussi sûrement plus intelligent ("smart", pour "homes", "cities", "cars", etc.), bâtiments connectés, traçage, pilotage, contrôles du lot, 5G - énergivore !, électricité sur-déployée.

Nous sommes en train de comprendre que nous allons finalement être tous connectés, tracés, pilotés, joli QR code pour commencer (contre le nouveau virus qui mute méchamment au même rythme qu'il n'est permis de le traiter qu'avec des produits médicaux expérimentaux).

Alors oui, c'est vraiment beau la massification, grâce aux crises - dont on se sort apparemment jamais.

Architectes, humains, même destin...

Dans les poubelles... connectées du Bauhaus 3.0 !?

Bonsoir

Je suis tout à fait en accord avec le retour de Denis DESSUS quant au projet "d'accompagnateur" découvert par le gouvernement. Afin d'aller au plus efficace pour passer à l'application, je propose que les architectes postulent au métier "d'accompagnateur rénov" ainsi le gouvernement comprendra que ce métier existe déjà et les architectes seront présents sur l'oeuvre ce qui est indispensable.  

Je tâche de suivre les innombrables évolutions dans le domaine de la rénovation énergétique.

Quelques remarques à qui prendra le temps, sur un dossier qui finit par peser lourd et pire encore dans un contexte franchement limite comme nous devons aujourd'hui le vivre en France constitutionnellement, et plus simplement, rationnellement, humainement (crise dite sanitaire covid-19 - nous sommes en 2021...).
 
Le rapport auquel il est répondu par Denis Dessus est-il un élément parmi d'autres de la déréglementation des professions règlementées voulue par l'UE ? A laquelle la dissolution de compétences professionnelles avérées et/ou historiques devrait suivre ?
J'entends ailleurs avec curiosité qu'un nouveau métier entre médecin et infirmier est également à l'ordre du jour... (le Dr urgentiste Patrick Pelloux le mentionne sur un média grand public de mémoire) et, de connaître incidemment des directives européennes de domaines d'activité diverses, je reconnais le peu d'originalité que cette "honorable" institution bureaucratique fabrique à tour de textes (ceci dit en admettant que la France vise systématiquement l'Europe et qu'elle y travaille d'arrache-pied, monsieur Sichel et d'autres très aidant).
 
D'avoir suivi récemment un webinaire sur les nouveautés du DPE (Diagnostic de Performance Energétique) effectives dès juillet 2021, j'ai encore cru comprendre que le savoir-faire de l'architecte était mis à mal (négligé pour ne pas dire écarté) : entre logiciels de plus en plus perfectionnés et programmation de travaux en cas de vente et de location donc, - en effet centrés sur la massification (quelle réalité imagine-t-on derrière un tel concept !) et les seuls critères énergétiques -, les nombreux projets de rénovation avec lesquels on croit et veut nous exciter, démarre à priori entre de nouvelles mains - purement techniques voire de moindre qualification que techniques - et peut continuer encore plus loin de toute architecture et pensée de l'espace...
 
La lecture d'un article aux accents enthousiaste du n° 71 des Cahiers de le profession intitulé "Vers un nouveau Bauhaus européen !" (page 5) permet de boucler la boucle d'un potentiel pseudo-cadeau européen à l'emballage douteux du début à la fin, de l'annonce à grand renfort politique de minois allemand féminin choisi (mais non élu puisque de la Commission européenne), au résultat paysager réel - "transformé à grande échelle"! - questionnant : plastifié, polystyrénisé (pétrole au rendez-vous ?!) mais aussi sûrement plus intelligent ("smart", pour "home", "cities", "cars", etc.), bâtiments connectés, traçage, pilotage, contrôles du lot, 5G - énergivore !, électricité sur-déployée.
 
Nous sommes en train de comprendre que nous allons finalement être tous connectés, tracés, pilotés, joli QR code pour commencer (contre le nouveau virus qui mute méchamment au même rythme qu'il n'est permis de le traiter qu'avec des produits médicaux expérimentaux).
Alors oui, c'est vraiment beau la massification, grâce aux crises - dont on se sort apparemment jamais.

Architectes, humains, même destin... Dans les poubelles... connectées du Bauhaus 3.0 !

merci Président pour ce rappel qui est une évidence pour nous !

ci-dessous , la réaction  de la Compagnie  des Architectes de Copropriété , il y a 6 jours , suite à la parution du rapport SICHEL

"On évoque la nécessité d'un accompagnement pour les opérations de rénovation énergétique afin d'en assurer la massification (le mot n'est pas heureux, il veut simplement dire qu'il faut faire beaucoup d'économie d'énergie...) , l'obtention de maprimerenov doit passer notamment par une AMO (assistance à Maitrise d'ouvrage).
les syndics maitres d'ouvrage délégués des copropriétés , l'ordredesarchitectes et l'UNSFA (syndicat d'architecte) s'unissent pour faire avancer la transition énergétique dans nos immeubles.


la CompagniedesArchitectesdeCopropriété présente sur ce front depuis maintenant 25 ans est au cœur de ce dispositif par sa présence quotidienne dans les immeubles et saura assurer les accompagnements nécessaire qu'elle n'a cessé de prodiguer grâce à l'activité de ces membres qui se forment en permanence sans avoir attendu les obligations professionnelles sur ce point."


Notre slogan depuis tant d'années est toujouts f'actualité : UnImmeubleUnArchitecte

Bonjour,

Entièrement d'accord avec cette tribune, je me demande cependant pourquoi notre profession, et donc notre Ordre, n'arrivent pas à se faire entendre et à convaincre nos chers Gouvernants et Parlementaire de notre position clé et de notre expertise acquise et efficace !?
Notre affiliation au seul Ministère de la Culture, parent pauvre de la grande famille des Ministères, est-elle une source du problème ? Une  forme de décridibilisation ? ...
Le temps des Missions Inter-Ministérielles où notre participation était reconnue et marquante serait-il révolu ?
Nous avons aujourd'hui l'impression que l'Ordre, et divers regroupements d'Architectes, ne  peuvent s'exprimer que par réaction et non plus en pro-actions, propositions, anticipations ...
Ne nous laissons pas enfermer dans ces rôles marginaux, allons ouvrir les portes partout là où il le faut pour se faire entendre avant de se voir imposer des "usines à gaz réglementaires" ou de nièmes professions spécialisées invitées de toute pièce, couteuses et sans pertinence. 

M. Le Président,

Permettez-moi, à mon modeste niveau, de réagir à votre tribune qui m’inquiète au plus haut point.

Je partage, comme beaucoup je pense, les conclusions qui sont les vôtres sur l’ineptie de créer un nouveau « métier » pour traiter le sujet de la rénovation thermique des logements, alors qu’il existe déjà une profession règlementée, les architectes, et plus largement un ensemble d’intervenants de la MOE et des bureaux d’études (MOE d’exécution, économistes, OPC…).

Ce qui me fait réagir c’est plutôt le fait que vous vous contentiez d’une tribune sur le site du CNOA pour critiquer le rapport SICHEL ! Vous prêchez ici à des convertis ! Il serait plus judicieux de relayer votre indignation légitime auprès des ministères et des grands organes de presses (pas seulement Batiactu, s’il vous plaît). Le combat est à mener tous azimuts pour sensibiliser l’opinion publique et les décideurs politiques.

Plus désespérant, encore, est le fait que le CNOA n’ait pas été consulté. On peut rejeter la faute d’abord sur la commission pour avoir délibérément oublié un acteur central de l’acte de bâtir en France… D’un autre côté, ce qui me semble le plus inquiétant est que le CNOA n’ait pas été en mesure de se faire entendre, en usant de tous les moyens de pressions qui sont à sa disposition, pour rejoindre les «  cercles de discussions » autour de ce rapport.
Cela traduit un manque de combativité et un effacement régulier de notre profession devant les jeux d’appareils politiques, et les batailles de lobbies qui sont menées par les grands groupes à notre insu… et plus grave encore à notre dépend !

Ainsi un article du Monde sur le sujet révèle (je n’ai pas lu le rapport SICHEL) que : « Ces accompagnateurs, qui devront être agréés par l’Etat pour éviter les arnaques et passeront des conventions avec les municipalités, seront répartis sur tout le territoire. Ils pourront être issus du service public ou du secteur privé : des acteurs de l’énergie, comme EDF, des sociétés d’économie mixte, des acteurs de l’économie sociale et solidaire, des bureaux d’études ou encore La Poste. Ils seront financés par la puissance publique. Coût de la mesure : 370 millions d’euros par an pour rénover toutes les passoires thermiques en quinze ans. » (article complet : https://www.architectes.org/actualites/pas-besoin-de-nouveau-metier-pour-massifier-la-renovation#comment-form).

Si la création de ces « accompagnateurs » se confirme cela pourrait être une décision gravissime pour les petites agences d’architecture, qui travaillent sur le domaine de la rénovation des maisons de particuliers. Il suffirait, en effet, que les architectes soient exclus, ne serait-ce que partiellement, ou pour un temps, de ces critères d’agréments, pour que mécaniquement toutes les demandes de subventions soient captés par des intermédiaires marchands (EDF, Total, LaPoste… je ne sais pas ce qui serait le pire parmi ces 3 là…). Le simple fait de partager ce marché de l’« accompagnement » avec ces acteurs privés exogènes serait déjà un coup de rabot supplémentaires sur les revenus déjà précaires des agences d’architecture.

Cela reviendrait à dire que l’État organise notre notre faillite, en subventionnant des intermédiaires avec de l’argent public (notre argent donc). Intermédiaires qui n’auraient bien sûr aucune indépendance vis à vis des solutions à mettre en place (EDF > systèmes de chauffage électriques ; Total > industrie pétrochimique… etc), et aucune compétence en interne pour réaliser ces accompagnements.

Il faut dire les choses clairement, il ne s’agit pas pour ce rapport de créer un nouveau « métier » mais plutôt un nouvel intermédiaire abreuvé d’argent public !

Et je n’aborde même pas le problème de concurrence déloyale, et faussée, entre les différents types « d’accompagnateurs ». Nous mêmes, architectes, soumis à toutes les obligations de la loi sur l’architecture. Et les autres qui ne seront soumis probablement qu’à des contraintes allégés : quid de l’obligation d’assurance ? Quel code de déontologie ? Quelle indépendance vis-à-vis des solutions préconisées ? Comment encadrer les recours à la sous-traitance généralisée (puisque a priori ce ne seront pas ces grands groupes qui vont assumer les projets en interne) ?

Il me semble que le péril est immense pour notre profession, si l’un des principaux champ de développement de notre activité, la rénovation, sensée être destinée à des interventions de petite échelle, sur-mesures, et effectivement devant faire l’objet d’une approche holistique par des professionnels indépendants et compétents, atterrit elle aussi entre les mains de grands groupes.

Je compte très sincèrement sur votre action volontaire, et celle de l’ensemble du CNOA, pour défendre farouchement notre profession, et l’intérêt public, devant les préconisations ineptes et dangeureuses de ce nouveau rapport.

En retour les architectes seraient, j’en suis sûr, tout à fait prêts à se mobiliser pour amplifier vos actions.

Confraternellement.

Bonjour

Un nouveau métier proposé, cela n'a rien de très étonnant. Il suffit de regarder le CV de l'auteur du rapport pour comprendre. Les diagnostiqueurs thermiques ont été inventé par les mêmes il y a déja de nombreuses années en interdisant au bureau de controle, thermicien et architecte de faire le diagnostic alors qu'ils sont les mieux placés pour les constructions qu'ils érigent. La machine France ne marche plus et depuis longtemps, depuis 40 ans on découpe en petits morceaux (toujours plus petits) les champs de mission de chaque professionnel et pas seulement dans le domaine de la construction. Cela réduit le champ de compétences théoriques de chaque intervenant et présente un grand avantage en terme de gouvernance (diviser pour mieux règner), on est certain aujourd'hui que cela n'est pas gage d'efficacité. Dans le même temps l'administration perd en compétences techniques et n'est plus à même de remplir sa mission de contrôle indépendant en faisant appel à des professionels à double casquette. Il ne s'agit pas de méconnaitre la compétence de tous ceux que l'on nomme souvent "grands commis de l'état" mais il serait temps qu'ils comprennent que la France ne peut et ne doit pas être exclusivement pilotée par des personnes aux CV identiques dont la compétence est presque exclusivement juridique et comptable. Il s'agit seulement de constater que les pilotes et leurs serviteurs depuis 40 ans ont un CV identique et que les résultats et progrès de la France dans le monde ne sont pas à la hauteur de leurs égos. 

Lorsque l'on regarde comment sont gouvernées les grandes entreprises françaises au rayonnement international on y trouve des profils très variées et divers, brillants ingénieurs, grande école de commerce, grande école de management, juriste, haut fonctionnaire, etc. C'est cette variété qui est gage d'efficacité et de performance, contrairement à la gouvernance de l'état à la pensée unique.

Cher président je vous souhaite bien du courage pour leur faire entendre raison.

Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre

Michel GARRET Architecte à Roanne

Merci Président pour ce rappel professionnel !

Le discours de Denis Dessus est tellement juste et légitime. 

D'autant plus légitime qu'une pétition circulant à ce sujet recueille à ce jour près de 8900 signataires, soit près de 30% de la profession. 

Pétition initiée par un collectif de 10 organisations professionnelles, demandant que tout projet de rénovation globale soit sous la maitrise d’œuvre d'un architecte, et que les aides publiques soient dédiées à cette mission, au lieu d'être confiées à des intermédiaires non qualifiés, et non assurés, sans aucune responsabilité quant au résultat. 

Denis pourrait s'appuyer sur ce soutien massif de la profession pour négocier avec le ministère de Mme Wargon que les architectes soient au centre de ce dispositif et non des intervenants comme les autres, au même titre que les postiers. 

Bien à vous

 

 

 

 

 

(© photo : architecte / Archicontemporaine.org)
Extension, réhabilitation et isolation d'une maison à Nantes - NICOLAS GUERIN ARCHITECTE