Rencontres Architectes Bretagne #2 : Architectes. La ville nouvelle à inventer

Découvrez ici l'article du Télégramme, à l'occasion des Rencontres #2 des Architectes de Bretagne, du 25 avril à Rennes
- Rennes
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La ville durable et intelligente est le thème de la prochaine réunion du conseil de l'Ordre des architectes de Bretagne. Pour Francis Boyer, son président, il faut replacer l'humain et le vivre ensemble au centre des préoccupations.

C'est quoi une smart city ?

Le terme de smart est une référence à l'intelligence artificielle. L'autre sens de ce mot en anglais, c'est élégant. Une smart city, ce n'est pas une ville qui se pense uniquement en termes de numérique avec des algorithmes. L'idée c'est de redonner sa place à l'humain et au vivre ensemble.

Pourquoi est-ce si important de repenser les villes ?

Au rythme de croissance actuel, on estime que bientôt 75 % de la population mondiale habitera dans des villes (...). Il faut apprendre à recréer la ville, à la détruire, à la reconstruire.

En Bretagne, est-ce qu'il y a des villes qui se distinguent ?

En tant que président de l'Ordre des architectes de Bretagne, je ne peux pas décerner de bons points. Mais nous sommes très en avance sur certains sujets comme le traitement des déchets. Depuis plusieurs années, les conseils départementaux ont élaboré des plans extrêmement efficaces. Mais pour que les choses aboutissent, il faut des volontés politiques dans chaque ville.

Et les « Smart campagnes » alors ?

C'est un clin d'oeil à un maire du Morbihan qui m'a dit : « On parle des smart cities. Mais nous aussi, dans les campagnes, on est câblé et numérisé ! ». L'apport du numérique dans un petit bourg n'a pas le même impact qu'en ville. Il y a des smart campagnes qui sont en train de naître. On voit déjà des urbains qui partent vivre à 50 km de la ville et qui exportent leur travail d'indépendant.

La Bretagne est-elle une « région intelligente » ?

La difficulté de la Bretagne, c'est son alimentation énergétique. La question des déchets et de l'étalement urbain pose aussi problème. On a consommé énormément de terrain agricole pour développer nos villes. Il faut inventer de nouveaux modèles. La Bretagne est une des premières régions, voir la première, en termes d'habitat individuel. Il faut donc modifier le futur de l'habitat individuel vers des modèles différents, moins consommateurs de terrain et d'énergie. Tous ces efforts-là sont portés par la Région. Nous sommes aussi un territoire bordé de sources d'énergies renouvelables : c'est un axe à travailler.

 

Les mentalités évoluent-elles ?

Les questions du recyclage et de l'énergie commencent à être dans l'air du temps. Mais ce n'est pas encore assez perceptible au niveau du public.

Avez-vous des exemples de villes très en avance ?

Si on sort de la Bretagne, Mexico, Singapour ou San Francisco sont déjà avancées. C'est toujours intéressant pour l'inspiration d'avoir des horizons lointains. Il y a déjà des retours positifs comme négatifs de ces expériences mais il faut toujours les moduler en fonction des cultures. On peut trouver un côté un peu aseptisé à une smart city. C'est ce que certains reprochent à Singapour. Mais c'est une vision occidentale.

© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/bretagne/architectes-la-ville-nouvelle-a-inve...

 

 

Publié le 26.04.2017 - Modifié le 17.05.2017
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