Mal-logement : 12 millions de personnes fragilisées

A l’occasion de la publication de la 23e édition de son rapport annuel sur L’État du mal-logement, la fondation Abbé Pierre livre une nouvelle analyse de la crise du logement en France et constate que près de 15 millions de personnes restent privées de domicile, mal-logées ou fragilisées.

Au-delà des chiffres publiés le 30 janvier, la fondation Abbé Pierre souligne que « la dynamique du mal-logement en France ne prête pas à l’optimisme ».

Alors que les conditions de logement s’améliorent constamment, de nombreux indicateurs dessinent un tableau qui se fige en bas de l’échelle sociale. « La hausse des prix creuse les inégalités résidentielles et bouche l’horizon des ménages des couches populaires. Comme si des centaines de milliers de personnes, en plus d’être mal-logées aujourd’hui, se voyaient assignées à le rester toute leur vie. »

Des évolutions auxquelles les élus du Conseil national de l’Ordre des architectes sont d’autant plus sensibles que les questions du mal-logement et du logement très social font partie des axes de travail de leur programme 2017-2020.

Recrudescence du surpeuplement
Le rapport de la fondation Abbé Pierre met l’accent sur le phénomène du surpeuplement, « une des formes de mal-logement les plus difficiles à vivre », qui a connu une croissance inquiétante ces dernières années après des décennies d’amélioration.

8,6 millions de personnes sont désormais touchées par la sur-occupation des logements (enquête Logement – Insee 2013). 7 656 000 personnes vivent dans un logement en surpeuplement modéré (contre 6 865 000 en 2006) et 934 000 personnes en surpeuplement accentué (contre 797 000 en 2006).

« Logement d’abord »
En prenant appui sur des expériences européennes et sur l’engagement de grandes métropoles françaises, la fondation Abbé Pierre présente également dans son rapport annuel un état d’avancement du plan quinquennal « Logement d’abord ».

Les engagements pris par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle témoignaient en effet de la volonté de déployer une politique de « Logement d’abord » plutôt que de multiplier les places d’hébergement d’urgence pour les personnes en difficulté.

Quelques mois plus tard, la fondation Abbé Pierre s’interroge sur l’axe directeur de la politique sociale du logement de la majorité et s’inquiète de la mise en place d’actions qui ont semblé donner la priorité aux coupes budgétaires et aux critiques contre l’encadrement du marché de l’immobilier, au détriment de l’ambition affichée de protéger les plus démunis.

>> Télécharger le 23e rapport de la fondation Abbé Pierre sur L’État du mal-logement

>> Télécharger la synthèse du rapport

Publié le 30.01.2018
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(Fondation Abbé Pierre)
23e rapport sur l’état du mal-logement en France 2018.