Le Monastère Royal de Brou à Bourg-en-Bresse

Le Conseil de l’Ordre des Architectes ARA s’est réuni au Monastère Royal de Brou le lundi 12 novembre. Une occasion pour tous les conseillers de l’Ordre de découvrir ce lieu emblématique du patrimoine royal français situé dans l’Ain, sur la commune de Bourg-en-Bresse.
- Bourg-en-Bresse

On le voit de loin. Il habille la ville de Bourg-en-Bresse avec un imposant monument royal et religieux que la mairie a récupéré pour en faire un musée en 1922.

C’est Marguerite d’Autriche, née en 1480, qui a lancé la création de cet incroyable bâtiment.

Elle épouse un premier héritier à l’âge de trois ans. Répudiée à 11 ans, elle épouse l’héritier de la couronne d’Espagne à 13 ans. Malheureusement, son époux meurt 7 mois plus tard.

Elle épouse alors le Duc de Savoie en 1501 qui se prénomme Philibert. Au cours d’une partie de chasse en 1504, il prend froid et meurt aussi à l’âge de 24 ans.

Afin d’honorer sa mémoire, Marguerite d’Autriche décide alors de fonder un monument mausolée qui sera à l’origine de la création de ce monastère royal.

En 1506, Marguerite d’Autriche est appelée à diriger les Pays-Bas où elle doit remplacer son frère disparu. Elle y est contrainte et continue à gérer le Monastère de Brou à distance.

Jean Perréal prend les travaux en main. Il est peintre, organisateur d’entrées solennelles et bien sûr architecte. Il sera limogé en 1511.

En 1512, un troisième cloître est rajouté et c’est l’architecte bruxellois Ludwig Van Bogen qui dirige le chantier. Marguerite contrôle tout à distance grâce à des maquettes en bois et en argile et intervient sur le moindre détail, allant jusqu’au choix précis des vitraux.

En 1530, elle prévoit de revenir à Brou, qu’elle n’a finalement jamais vu mais elle se blesse au pied et meurt juste avant. Elle n’aura donc jamais foulé le sol du Monastère qu’elle aura créé et géré à distance pendant 26 ans.

En 1532, un caveau sera installé sous le chœur de l’église où elle reposera aux côtés de Philibert.

Depuis, le Monastère Royal de Brou est un monument vivant qui évolue au grès de fréquents programmes de restauration, notamment celui de l’aménagement des appartements qui auraient dû être ceux de Marguerite, de la rénovation de la grande salle d’apparât dite salle des Etats qui mesure 28x9 mètres, pour des travaux qui se chiffrent à 2 millions et demi.

Sa toiture exceptionnelle et remarquée est d’origine avec une restauration complète datant de 1990. Cette toiture vernissée et polychromée, célèbre en Bourgogne, est semblable à celle du Palais Synodal de Sens.

Avant de devenir un lieu culturel emblématique de l’Ain, le Monastère Royal de Brou a servi divers intérêts : il a parfois abrité des vagabonds, a été utilisé en tant que Maison de Rétention pour Filles Publiques ou comme Hôpital Militaire pendant la guerre 1914-1918.

Depuis 1922, c’est devenu un Musée et un Monument ouvert aux visites et aux activités culturelles. En été, il accueille un festival qui s’appelle « A la folie, pas du tout » et s’embellit la nuit de projections de lumières sur la façade.

Publié le 22.11.2018 - Modifié le 22.11.2018
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Crédit photo Emilie Grelewiez
Monastère Royal de Brou