Transition écologique

La valorisation du patrimoine, stratégie de revitalisation des centres-villes

L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et l’association Sites et cités remarquables de France ont publié, à l’occasion de la 3ème Rencontre nationale Action cœur de ville, un rapport sur la place du patrimoine dans les projets de rénovation urbaine des communes engagées dans le programme. La moitié des projets ACV comportent des actions à caractère patrimonial, les enjeux patrimoniaux sont au cœur de la stratégie de redynamisation du centre-ville.
Besançon

Le programme « Action Cœur de Ville » au cœur du plan de relance 

Lancé par l’Etat en 2017 dans l’objectif de revitaliser les centres de 222 villes moyennes (20 000 à 100 000 habitants), le programme national « Action cœur de ville » (ACV) constitue désormais également un des outils majeurs du plan de relance présenté début septembre par le gouvernement.

En effet, la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault a assuré que ce programme allait « jouer comme un accélérateur du plan relance », lors d’une intervention devant les maires concernés réunis pour la 3ème rencontre annuelle Action cœur de ville, à la Cité de l’architecture et du patrimoine. « Les villes moyennes ne sont plus oubliées, mais constituent la figure de proue des politiques d'aménagement et de cohésion" a-t-elle souligné.

Selon le directeur du programme ACV, plus de 1200 projets sont « prêts à démarrer » et devraient pouvoir se concrétiser en bénéficiant de différents dispositifs prévus dans le plan de relance. De nouveaux fonds s’ajouteront aux cinq milliards d’euros initialement prévus sur cinq ans (2018-2022) – hors plan de relance – pour la reconquête des centres-villes, avec notamment un fonds friche doté de 300 millions d’euros. 

 

Les patrimoines, un enjeu « incontournable » de la revitalisation des centres-villes

Lors de la 3ème Rencontre nationale Action Cœur de Ville qui s’est déroulée le 8 septembre 2020, l’ANCT, qui coordonne le programme, et l’association Sites et cités remarquables, qui réunit les villes d’art et d’histoire et à secteurs protégés, ont publié un rapport sur la place du patrimoine dans les projets de revitalisation engagés.

L’analyse des projets, réalisée par l’association Sites et cités remarquables entre janvier et juin 2020, révèle que, si tous les projets ne sont pas nécessairement nés du programme ACV, ce dispositif « donne assurément un coup d’accélérateur aux actions de valorisation du patrimoine, intégrées dans une stratégie globale de requalification urbaine et de développement économique ».

Outre le lien avec le développement économique, ce rapport permet surtout de révéler le caractère « transversal » du patrimoine, qui fait « partie intégrante de ce qui constitue un quartier : immeubles et maisons, espaces et équipements publics, trames viaires et parcelles, parcs et jardins, patrimoine naturel. »

Les auteurs identifient notamment sept domaines d’actions à caractère patrimonial – espaces publics, logement, mutation urbaine, équipements, planification, commerces, mise en valeur patrimoniale (connaissances et identité locale) – plaçant ainsi les enjeux patrimoniaux au cœur des projets de revitalisation.

Dans le détail, les villes mènent en priorité des actions à caractère patrimonial en faveur de la revalorisation de l’espace urbain et du patrimoine (706 actions, soit plus du tiers des interventions patrimoniales) et de la réhabilitation-restructuration de l’habitat en centre-ville (502 actions, soit près du quart des interventions patrimoniales). (Voir le tableau ci-après sur la Répartition des actions à caractère patrimonial dans les projets Actions cœur de ville par axes)

Au total, l’étude montre que la moitié des actions engagées dans les projets de revitalisation de centre-ville adressent un enjeu lié au patrimoine.

Au final, les villes accordent une place très importante à l’amélioration de la qualité environnementale et paysagère de leurs espaces publics, qui concentrent la majorité des interventions patrimoniales (26%). Elles cherchent ensuite en priorité à lutter contre la vacance résidentielle et à résoudre les problématiques de précarité énergétique du parc ancien, en portant aussi essentiellement des actions en faveur de l’amélioration de la qualité des logements (19%). En troisième axe, les villes privilégient des actions de préservation et de mise en valeur du patrimoine de leur centre ancien (16%). (Voir le tableau ci-après pour retrouver le détail des Actions à caractère patrimonial par grands thèmes)

Ce rapport fait ressortir également l’existence de différents modes d’intervention de mise en valeur du patrimoine dans les projets de revitalisation des centres-villes :

  • La restauration et la réhabilitation constituent ainsi l’intervention privilégiée en faveur du patrimoine (28% des actions prévues dans les projets ACV), devant l’aménagement urbain, définit par les auteurs comme une « intervention structurante sur une partie d’un cœur de ville, sur des espaces publics, sur des fonctions urbaines » (près du quart des actions) ;
  • Certaines villes prévoient également l’élaboration ou la révision de leurs documents d’urbanisme, de planification et d’orientations stratégiques pour intégrer les enjeux patrimoniaux (16%). D’autres envisagent des actions de reconversion visant à donner une nouvelle fonction au patrimoine (13%) ;
  • Enfin, les interventions de créations, portant sur l’introduction d’éléments contemporains dans une logique de continuité architecturale et urbaine de la ville, et les actions d’animations, comme la mise en place d’activités de valorisation et de médiation, représentent une minorité des actions déployées (moins de 10% chacune).

Pour chacun de ces modes d’intervention, une définition et des exemples d’actions concrètes menées par les villes sont proposés dans le rapport.

 

Pour en savoir plus :

>> Consulter le rapport Action coeur de ville - Pour le patrimoine (28 p)  

 

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Publiée le 16.09.2020 - Modifié le 28.10.2020
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(© Atout France-Ooshot @WorldElse / source : Agence nationale de la cohésion des territoires)
(Besançon)