Importante séquence ministérielle pour faire entendre la voix de l’architecture

A Bercy, la présidente du CNOA, Christine Leconte, a présenté les positions de l’Ordre sur le projet de loi « Industrie verte », sur la politique du logement (ce rendez vous avait lieu quelques jours avant la présentation des conclusions du Conseil National de la Refondation sur le logement par la Première ministre) et sur la situation budgétaire préoccupante des ENSA.

Bruno Le Maire a été très sensible aux propositions de structuration des filières de matériaux biosourcés, créant de l’emploi non délocalisable dans nos régions, et pourvoyeuse de nouvelles façons de construire durablement. Sur le logement, le ministre a appuyé sur la nécessité de repenser sa conception et son usage pour passer du produit financier qu’il est devenu à l’habitat qu’il doit être. Il s’est aussi montré très convaincu par la réhabilitation, vers laquelle devraient cheminer les décideurs publics, pour des raisons de coûts et de développement plus durable. Entre les lignes, le ministre a aussi suggéré que les architectes et la promotion immobilière se rapprochent, en ces temps de crise du logement : de nouvelles solutions plus équilibrées sont à trouver en partenariat et en intelligence.

S’il a été question des faibles dotations des ENSA, pour lequel le Ministre a exprimé qu’il s’investirait, c’est surtout vers la ministre de la Culture, tutelle de l’architecture, que Christine Leconte a porté les propositions ordinales, portant sur le manque de moyens, la mutation des pratiques, la gouvernance des écoles, le nombre d’établissement et d’étudiants, la formation continue également ou encore la mise en place d’un annuaire pour les diplômés ont été débattus pendant près de deux heures. Des réponses devraient en découler.

Les déserts architecturaux en formation, malheureusement, en France, le rôle de conseil que les architectes développent auprès des élus locaux en matière d’aménagement du territoire, et la place de l’architecte dans la réhabilitation ont retenu tout autant l’attention de Rima Abdul Malak. Ces rendez-vous trouveront leur prolongement dans la poursuite des échanges entre administrations. Gageons que la voix portée par le CNOA a été bien entendue par nos représentants au gouvernement en faveur d’une architecture mieux considérée.