"Entre murs et culture" : les Vœux de la présidente du Conseil national de l’Ordre

Entre murs et culture
Des forces obscures nous proposent de bâtir des murs pour ne plus entendre le murmure du monde, pour barrer le passage à l’étranger, pour être entre soi. Depuis le début des attentats en France, depuis la migration désespérée des victimes de la guerre en Syrie, depuis le Brexit et l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, l’Europe est à la croisée des chemins. Les citoyens européens et français peuvent être tentés par le repli sur soi dont ils pensent qu’il les protègera de la violence et garantira leurs acquis.
Comment convaincre que les murs ne protègent que s’ils offrent l’hospitalité, que si leur construction s’inscrit dans l’histoire, la géographie d’une culture où ils délimitent, beaux et utiles, les espaces publics.
Nous, architectes, concevons ces enclos entre lieux publics et privés, qui ferment l’espace sur l’intime et l’ouvrent à la lumière.
Nous fêtons cette année les 40 ans de la loi sur l’architecture de 1977 qui a permis que l’excellence ne soit plus l’exception. Elle a créé un cadre propice pour la création architecturale en la déclarant d’intérêt public, en généralisant le recours à l’architecte, en instituant les CAUE. Elle a fondé une nouvelle représentation professionnelle en donnant à l’Ordre des architectes, délégation de service public. En même temps, les écoles nationales supérieures d’architecture s’émancipaient du sclérosant système des Beaux arts.
40 ans après, les bienfaits de la loi sont toujours perceptibles. Loi génératrice, elle pose les principes qui régissent notre exercice aujourd’hui.
Cependant la loi de 1977 a laissé de nombreux territoires orphelins d’architecture. Faisant le constat d’un urbanisme et d’un habitat sans qualités en périphérie des villes et des bourgs, le rapport de Patrick Bloche est un plaidoyer pour l’architecture du quotidien. La ministre de la culture lance alors une Stratégie Nationale pour l’Architecture sur les thèmes de la sensibilisation, du patrimoine architectural contemporain, de la formation et de la recherche, de l’expérimentation et de la valeur économique de l’architecture.
Quarante ans après, La loi relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine, dite loi LCAP, votée le 7 juillet 2016, poursuit l’entreprise de démocratisation de la loi de 1977, d’infusion de l’architecture dans les territoires qui n’y ont pas accès.
Le vote de la loi en lui-même est une source d’espoir car l’esprit du temps ne va pas vers une réglementation accrue en faveur de la culture.
En 2017, nous allons entrer dans une période d’élections politiques, pendant la campagne et à l’issue du vote, nous devrons être vigilants sur les principaux enjeux de la qualité du cadre de vie : le droit au logement pour tous, l’égalité des territoires et les conditions de production de la ville, enfin les conditions d’exercice pour les architectes et la maitrise d’œuvre. Car des murs s’érigent aussi à l’intérieur de notre pays, signes d’exclusion et de discrimination.
Le mal logement est sûrement l’un des plus importants et semble t-il un des plus difficiles à abattre car plus que le manque de moyens, il est la conséquence d’un état d’esprit qui choisit ses voisins et veut loger les autres, loin de son jardin.
En cette période hivernale comme chaque année, le mal logement fait des victimes qui alerte l’opinion publique et les élus sans cependant que soit résolue durablement l’indignité qui touche des millions de nos concitoyens depuis des années : ne pas habiter dans des conditions simplement salubres compromet l’accès à l’emploi, l’éducation des enfants, la santé et accentue de façon très importante les discriminations économiques et sociales. Les 130 000 logements d’hébergement ouverts pour les plus précaires sont insuffisants. Ce sont des logements sociaux qu’il faut construire.
La loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) en 2000, et la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) en 2014, en imposant la construction de logements sociaux dans des communes qui n’en voulaient pas, ont constitué un réel progrès. Nous devrons être vigilants pour que ces lois ne soient pas vidées de leur contenu (des projets de lois en ce sens, sont déjà proposés au sénat) accentuant encore les écarts sociaux et territoriaux.
Sur le terrain, les architectes sont présents pour que la diversité des typologies et des conceptions répondent au mieux aux attentes des habitants, pour inventer de nouvelles formes d’habiter, en cela l’habitat participatif bien qu’exceptionnel est exemplaire.
Construire bien sûr mais aussi rénover les vingt millions de logements qui doivent accéder à la sobriété énergétique. Comment convaincre les millions de particuliers concernés, à réaliser ces travaux, si ce n’est en améliorant la qualité architecturale et la valeur d’usage de leur bien, leur vie au quotidien. Nous partageons les objectifs de la loi relative à la transition énergétique, de rénovation massive des logements, de décarbonation des villes dans les transports notamment, mais nous pensons que certains moyens techniques imposés comme l’obligation de l’isolation thermique lors des travaux de ravalement va à l’encontre des objectifs poursuivis.
Pour construire et réhabiliter plus et mieux :
Nous avons besoin en rénovation d’une maitrise d’œuvre présente dès le diagnostic. Les études sont toujours in fine, une économie.
Nous avons besoin du conseil des CAUE, et des compétences des architectes et des concepteurs auprès des élus pour construire au bon endroit.
Nous avons besoin de la compétence et de l’audace des maitres d’ouvrage vers un objectif commun de qualité de l’habitat privé ou public, neuf ou réhabilité.
Nous avons besoin de développer la recherche et l’expérimentation dûment conduite par des structures adéquates, les laboratoires des écoles et des universités avec l’invention des entreprises d’architecture, des collectifs, des associations, des aménageurs qui veulent une économie circulaire et écologique. Pour cela, nous avons besoin de desserrer l’étau des normes et de repenser les règles.
La loi LCAP a institué le « permis de faire », pour les équipements publics, les logements sociaux et les opérations d’intérêt national (OIN). Le décret est en cours de rédaction. Elle ouvre l’architecture et l’urbanisme à l’innovation et à la recherche appliquée. J’ai vu avec plaisir que tous les acteurs de la construction manifestent un réel intérêt pour que cette possibilité de substituer à une imposition de moyens, une réalisation d’objectifs avec la mise en place de dispositifs novateurs.
Je fais le vœu que le logement social soit une priorité politique pour 2017. La construction de logements est un investissement créateur d’emploi. Il fait régresser les discriminations économiques et éducatives lorsqu’il s’insère dans une urbanité conviviale.
Les territoires sont des enjeux de politique publique.
L’aménagement et l’urbanisme ne sont pas le seul résultat d’opportunités foncières ou économiques mais bien des politiques locales concertées, propices à la mixité des populations et des fonctions dans le respect de l’environnement.
La loi LCAP est une avancée majeure pour la qualité de l’aménagement et de l’habitat sur les territoires ruraux, les périphéries des bourgs et des villes. En instituant le recours obligatoire à des équipes pluridisciplinaires de concepteurs dont un architecte, dans les permis d’aménager les lotissements, elle va permettre une nouvelle conception de ces quartiers résidentiels avec une mixité de fonction, de typologies et une densité raisonnée.
Un seuil a été imposé par la loi pour le recours aux concepteurs, le ministère du logement et le ministère de la culture l’ont fixé à 2500m², un seuil bas (correspondant à quatre ou cinq lots) était la condition d’une amélioration significative et effective de la qualité des lotissements, c’est le cas et nous partageons avec les aménageurs-lotisseurs, les paysagistes et les urbanistes la satisfaction et la responsabilité d’une conception rénovée de ces quartiers.
Le décret est en attente de l’avis du conseil d’état et devrait être publié dans le courant du premier trimestre 2017.
Les lois sur la réforme des territoires vont aussi grandement transformer leur aménagement. Elles redistribuent les compétences au profit des nouvelles régions et des métropoles.
Là aussi le risque est grand d’une inégalité entre des territoires dotés de tous les atouts économiques, démographiques et ceux qui se désertifient faute d’emploi. Alors que des investissements colossaux, souvent privés sont réalisés pour la construction de centre de loisirs, de commerces comme Europa city, ou de nouveaux quartiers dans les grandes villes, on peine à réhabiliter le bourg d’un village.
Les intercommunalités et les régions avec les PLUI et les schémas d’aménagement régionaux (SRADETT) vont elles pallier l’insuffisance des études, du conseil et des compétences flagrants sur les territoires qui ne bénéficient pas des moyens d’une grande ville ?
Dans le même temps, les CAUE sont mis à mal par les conseils départementaux qui cherchent à accaparer les compétences des CAUE au mépris parfois de la loi. Ils sont comme les Architectes des bâtiments de France et leurs services, des relais indispensables de la qualité architecturale en France.
Tous les territoires ont droit à un aménagement aussi scrupuleux que celui des centres des grandes villes et le riche tissu des villes moyennes ne peut être vidé de toute substance au profit des métropoles. Nous ne voulons pas de territoires orphelins.
La loi LCAP en unissant plus étroitement patrimoine architectural et architecture contemporaine réduit une césure très dommageable alors qu’une conception et une construction durable exigent que nous réhabilitions les bâtiments et recyclions matériaux et éléments de construction. En rapprochant patrimoine et architecture contemporaine, elle induit une continuité de l’histoire de l’architecture et souligne la valeur patrimoniale et culturelle de toute construction aussi modeste soit elle.
40 ans après la loi de 1977, et après la loi LCAP, je fais le vœu d’une troisième étape législative qui poursuivrait l’œuvre intégratrice des précédentes, qui diffuserait la culture du projet architectural, urbain et paysager dans l’élaboration des documents d’urbanisme pour qu’aucun plan d’aménagement et de développement durable , pour qu’aucune orientation d’aménagement et de programmation ne soit élaboré sans un architecte, un urbaniste, un paysagiste, pour que toute les collectivités puissent bénéficier du conseil et des compétences nécessaires à la qualité de leur environnement.
Et puisque en début d’année, l’espoir a droit de cité je souhaite qu’ une maitrise d’usage, citoyenne, exigeante demandant toujours plus d’architecture , de qualité pour les lieux de travail , les logements , les espaces publics rendra la loi, caduque et non nécessaire.
Ultime enjeu pour une société de culture où les murs construisent une vie commune et ne séparent pas irrémédiablement du voisin intrus, est la conscience des citoyens que pour vivre bien, il faut vivre ensemble.
Je fais le vœu d’une demande sociale exigeante pour un cadre de vie écologique et responsable. Nous avons besoin que les citoyens soient sévères avec ceux qui menacent l’harmonie de leur cadre de vie, qui veulent séparer au lieu d’unir, qui veulent contrôler au lieu de susciter le débat.
Suivant ces évolutions, et avec la raréfaction des fonds publics, la commande des architectes se transforme. Le CNOA mène une étude avec la MAF sur la commande d’architecture. La commande privée représente au moins 75% de la commande des architectes et on peut penser que les évolutions politiques ne vont que favoriser les co-productions publique /privée et l’incitation aux financements privés pour la construction et l’urbanisme. C’est une tendance qui est mondiale nous le voyons dans les manifestations comme le MIPIM où l’ordre des architectes français est présent comme tous nos homologues internationaux, avec le ministère de la Culture et les lauréats des AJAP et l’AFEX.
A côté des agences les plus importantes qui construisent les ensembles urbains, les musées des fondations ou les tours des centres d’affaires, la commande des particuliers est la commande principale de 60% des architectes (enquête IFOP de 2014). L’écart là aussi est grand. Pourtant les architectes doivent pouvoir, en gardant une viabilité économique supérieure à celle qui est la leur actuellement, répondre à toutes les commandes, être présents là où ils sont utiles. La présence des architectes dans un maillage territorial serré pour toutes les tailles de projets en neuf comme en rénovation est ce qui créera une appétence des citoyens et des élus à l’égard de l’architecture.
La commande publique quant à elle, se raréfie mais reste exemplaire dans ses modes de dévolution. La loi LCAP les sécurise en consacrant la procédure du concours et en imposant une maitrise d’œuvre identifiée pour la conception et le suivi des travaux dans les contrats globaux. Un décret d’application est en cours de rédaction, qui définit les missions de la maitrise d’œuvre dans ces contrats. Le concours d’architecture est renforcé car inscrit dans la loi. Enfin, les projets de logements sociaux pourraient à nouveau bénéficier du concours d’architecture.
L’USH s’y oppose avec véhémence pourtant les mises en concurrence avec souvent la primauté du critère prix, organisées par les bailleurs sociaux ont générées un abaissement très importants des honoraires de la maitrise d’œuvre et ne favorisent sûrement pas la qualité des constructions de logements. Même si nous sommes en accord avec l’USH sur bien des objectifs, et en premier lieu sur la nécessité d’une maitrise d’ouvrage compétente que les VEFA mettent à mal. Le CNOA devra être très vigilant pour que la loi LCAP soit appliquée.
Les lois sont indispensables pour que les procédures de marchés publics créent les meilleures conditions d’indépendance pour la maitrise d’œuvre la protégeant des conflits d’intérêt et des pressions des entreprises.
Mais lorsque les commanditaires sont privés, qui porte l’intérêt public du cadre de vie ? La commande privée professionnelle ou non, aménageurs, promoteurs ou particuliers présentent pour les architectes un double défi : celui de l’architecte garant de la qualité du projet architectural et celui du chef d’entreprise qui se donne contractuellement les moyens nécessaires pour que cette qualité prévale et soit effective.
Pour cela, nous devons ouvrir le dialogue avec les aménageurs , avec les élus, avec les maitres d’ouvrage privés qui induisent de nouvelles pratiques, l’excellence de l’architecture étendra ses ramifications si nous ne restons pas une discipline isolée dont les missions se réduiraient au design de l’enveloppe des bâtiments et si nous sommes partie prenante de toutes les étapes du processus de fabrication du projet jusqu’à sa réception et même au-delà à sa maintenance et à sa rénovation.
Les architectes quelle que soit la taille des projets et des agences sont des acteurs économiques prescripteurs dans une filière très créatrice d’emplois, localisée et qui se modernise profondément avec les nouvelles technologies. La valeur économique de l’architecture fait l’objet d’une étude conjointe entre le ministère de la Culture et Bercy. Dès la moindre esquisse, le travail d’un architecte a une valeur culturelle bien sûr mais aussi économique, nous devons nous en persuader et en persuader tous ceux élus, maitres d’ouvrage qui pensent que notre passion nous donne les moyens de la gratuité de nos prestations. Dans le respect de chacun, à l’écoute de nos partenaires, donnons nous les moyens économiques de concevoir et de réaliser ce qui est notre ambition : un projet d’architecture ou d’urbanisme, un permis d’aménager, la réhabilitation d’un logement comme de cent.
Je fais le vœu que s’instaurent respect et confiance entre élus, maitres d’ouvrage privés et architectes pour une équitable appréciation des missions de chacun.
Si la commande change, l’organisation des agences change aussi. Les compétences s’accroissent et les modes d’exercice se diversifient, encouragés par l’ordre, dans l’enseignement des Ecoles et avec la formation continue.
L’importance prise par l’économie digitale fait évoluer l’offre et la demande d’architecture. Les nouveaux outils numériques, le BIM imposent une organisation et des compétences nouvelles dans les agences, ils vont à terme bouleverser la production sur les chantiers. Ils introduisent une nouvelle temporalité dans le bâtiment qui pourra être suivi dans ses performances et ses transformations selon les besoins tout au long de sa vie.
Nouvel environnement de l’offre, nouvel outil pour nos agences, nous en ferons une opportunité pour l’architecture. Depuis trois ans nous participons au plan de transition numérique mis en place par le ministère du logement, présidé par Bertrand Delcambre et dont l’objectif est d’embarquer dans la transition numérique toutes les acteurs de la filière, des majors aux plus petites entreprises.
Ici aussi un mur invisible peut s’ériger entre ceux qui auraient accès à de nouvelles, puissantes et onéreuses technologies et les autres qui en seraient privés, séparant les modes d’exercice et l’accès à la commande en deux parts irréductibles.
L’architecture est une vaste et complexe entreprise de bonification et de transformation du territoire, de la ville, du bâtiment.
Elle a besoin de la diversité de nos agences, de nos métiers. C’est parfois dans la modestie des petits projets ainsi que le montre l’exposition du pavillon français à Venise qu’elle démontre sa capacité de transformation.
Par les processus de projets que les concepteurs mettent en place, par leur puissance d’invention et d’innovation, l’architecte oriente les investissements, met en valeur un site, un patrimoine, crée de la valeur pour le profit de tous.
Le projet d’architecture est un process. Jusqu’à son aboutissement, à sa réalisation il est évolutif, ni démarche erratique, ni processus mécanique, tout projet est une recherche, une expérimentation mais nous avons besoin que des structures dédiées et pérennes aient vocation à ne faire que cela et consacrent un temps que les praticiens n’ont pas, à développer techniques, méthodes et outils critiques.
Je fais enfin plusieurs vœux pour la profession réglementée :
- Qu’elle le reste pour l’architecture.
- Que l’enseignement de l’architecture et la profession s’unissent pour promouvoir la recherche et le développement dans les écoles et les agences.
- Que les architectes s’emparent des champs ouverts à leurs compétences au service d’une architecture de la transformation : le permis d’aménager, la construction de maisons individuelles, la réhabilitation de l’existant, l’urbanisme et l’aménagement des territoires.
- Qu’ils soient solidaires autour de la représentation professionnelle, ordre, syndicats et associations car il y a nécessité d’une mobilisation en ces temps de turbulences politiques.
L’ordre des architectes aussi change avec la réforme territoriale, la loi LCAP et le nouveau décret d’organisation de la profession.
Comme les régions politiques, les conseils régionaux de l’ordre vont fusionner en grandes régions, il y aura donc, après les élections qui se dérouleront au deuxième semestre 2017, 17 conseils régionaux à la place des 26 précédents.
Avec responsabilité, les conseils régionaux vont se saisir des opportunités de la réforme pour développer leurs actions en faveur de l’architecture comme déjà l’ont préfiguré Grand Est et Nouvelle Aquitaine par exemple avec une mutualisation de moyens et une représentation territoriale active.
Représentativité territoriale et parité sont inscrites dans la loi.
Le décret qui est en attente de l’avis du conseil d’état donne des moyens à l’ordre pour combattre les signatures illicites et les signatures de complaisance par la déclaration du dépôt d’un permis de construire auprès des conseils régionaux. Nous proposons également un nouveau code de déontologie en conformité avec le contexte de notre exercice en 2017.
Le CNOA va, dès le mois de février, interroger et faire des propositions à tous les candidats à l’élection présidentielle puis, avec les CROA, aux candidats aux élections législatives sur tous les sujets évoqués ici. Nous retranscrirons ces échanges sur le blog des Universités d’été d’architecture. Forum d’idées sur l’aménagement des territoires, la ville et le logement, sur la profession d’architecte, nous attendons les contributions de tous. Nous devons agir en anticipation et être prêts car après les élections tout ira très vite.
Les UEA dont le titre, encore provisoire, reflète bien l’intention, est « Etre utiles dans un monde qui change » se dérouleront le 7 juillet prochain à Paris au théâtre Sylvia Montfort. Avec le conseil régional d’ile de France, nous nous préparons à tirer toutes les conséquences des élections et des contributions lors de cette journée.
Voici quelques rendez vous d’architecture en 2017
Les journées nationales pour l’architecture lancées par le ministère de la culture se dérouleront les 20 et 21 octobre.
Les journées portes ouvertes des agences d’architecture auront lieu à ces mêmes dates.
De multiples évènements vont émailler l’année pour fêter les quarante années de la loi de 1977, nous tiendrons un calendrier sur le site de l’ordre.
Nous espérons une journée nationale de l’architecture dans les classes en fin d’année 2017 après la réussite de celle de Nantes.
Enfin, nous aurons sur le plan international, au moins deux rendez vous avec le ministère de la culture et l’AFEX au MIPIM à Cannes en mars, l’autre à Séoul en Corée où se déroulera le congrès de l’UIA et où seront réunis des architectes du monde entier, le CIAF a organisé un concours sur le thème du congrès, « l’âme de la ville », auprès des étudiants des écoles d’architecture de France. Les projets seront exposés à Seoul.
Pour innover, expérimenter, pour comprendre le contexte de toutes les politiques publiques et de notre exercice en France, pour comprendre les mutations de notre profession, de la transformation des villes, il faut sans cesse regarder ce qui se passe dans les autres pays. En Europe d’abord, car nos réglementions et nos lois en dépendent largement mais aussi dans le monde, car ainsi nous mesurons le privilège que nous avons, nous architectes de vivre et d’exercer en France. Cela ne doit pas affaiblir nos exigences, au contraire nous devons être exemplaires et vigilants et ne pas laisser s’affaiblir ce qui est le seul rempart contre les murs de la barbarie : la culture. L’architecture en est l’expression, alors ce sont les seuls murs que nous devons bâtir, ceux de l’architecture, de la ville ceux qui délimitent l’espace public, qui matérialisent l’intérêt public de notre cadre de vie dans le respect des différences.
Face à la crise climatique, dans une économie et une information mondialisée, seule la culture peut être source d’identité, elle est universelle et individuelle, elle ne détruit pas, créée sans cesse un regard nouveau , elle est la curiosité, envie de connaitre l’autre . Elle n’a besoin que d’une chose : la liberté.
Catherine Jacquot,
présidente du Conseil national de l’Ordre
18 Janvier 2017
- Publié le 30.05.2023 - Modifié le 31.05.2023
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Catherine Jacquot,
Votre phrase ci-dessous est marquante en disant :
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"Des forces obscures nous proposent de bâtir des murs pour ne plus entendre le murmure du monde, pour barrer le passage à l’étranger, pour être entre soi"
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Elas il n’y a pas plus d’ouverture chez vos proches qui vous entourent, ils sont aussi obscures, de moins en moins mûres, cultiver une moisissure à creuser un faussé de rupture, encore plus profond qu’un mur, à nous endormir dans ce passé archaïque à rayures où " chacun se referme sur soi et défaite pour tous" au lieu de s’ouvrir sur …les architectes étrangers " mais on aime pas le mot étranger" faut-il encore se barricader à construire des murs obscures à l’égards des architectes étrangers, c’est absurde ??? Non c’est la réalité.
Madjid IFTENE
ARCHITECTE D’ETAT (Etranger)