Dans le monde, l’architecture française ?

Tribune de Catherine Jacquot - L’ordre des architectes engage de nombreuses actions pour la représentation de l’architecture française à l’international. Elles portent sur trois grands volets : professionnel, économique et culturel à travers diverses organisations.
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L’ordre des architectes engage de nombreuses actions pour la représentation de l’architecture française à l’international. Elles portent sur trois grands volets : professionnel, économique et culturel à travers diverses organisations.

La plus importante de ces organisations pour l’architecture française et notre profession est sans nul doute, le conseil des architectes d’Europe, le CAE  (www.ace-cae.eu ). Il permet d’avoir une action concertée des architectes européens, à la fois préventive et prospective car comme dans de nombreux secteurs professionnels, la  réglementation française est issue des directives européennes. Ainsi pour ne donner que quelques exemples, les règles liées, la commande publique, à l’efficacité énergétique, aux conditions de libre circulation des architectes, à la formation, sont issues de directives européennes.

La construction des villes et des bâtiments dans le monde est un gigantesque marché économique, et l’architecture française présente dans les grandes manifestations internationales, comme le MIPIM, peut affirmer à côté des enjeux économiques, la dimension culturelle de l’acte de construire, l’importance du patrimoine et la vitalité de l’architecture contemporaine face aux défis de la crise climatique et à l’irruption de l’économie digitale.

L’union internationale des architectes, l’UIA (www.uia-architectes.org ) est une organisation culturelle qui réunit la représentation des architectes de 124 pays. Elle organise un congrès tous les trois ans et anime divers groupes de travail internationaux. Le Conseil International des architectes français est la section française de l’UIA ; c’est une  association dont les membres sont, à part égales, les deux syndicats et l’ordre des architectes.

A l’international, toutes les forces vives sont requises et l’action est coordonnée avec les organisations professionnelles, les syndicats UNSFA et Syndicat de l’Architecture, les associations telle que l’AFEX, et bien sûr avec les ministères concernés, notamment Affaires Etrangères, Culture et Economie.

Le CNOA est ainsi membre de l’institut de la ville durable avec de nombreux partenaires publics et privés et dans une manifestation comme le MIPIM, il s’associe à l’AFEX et au ministère de la culture ; y sont notamment présentés le grand prix de l’architecture, les lauréats des Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes, mais aussi, en fonction des thèmes du MIPIM, les réalisations des architectes inscrits sur le site du Réseau des Maisons de l’Architecture www.archicontemporaine.org.

Les profondes transformations urbaines, économiques à l’œuvre  dans tous les pays  sont en résonnance avec nos actions, nos communications, nos projets, qui, pour être pertinents et utiles, ont besoin de la confrontation avec ce qui se fait ailleurs, du partage de l’expérience et des savoirs avec nos confrères européens et au-delà. Notre singularité culturelle, sa nécessaire capacité à être tournée vers l’avenir, s’enrichit de la lucidité de notre regard sur le monde.

Pour satisfaire cette nécessité, les architectes français ont besoin de se déployer plus largement à l’international.  Il s’avère donc nécessaire de mieux relayer et coordonner les forces vives qui s’y emploient, d’assurer une meilleure cohésion des actions menées et de construire les réseaux et stratégies  de développement, comme savent le faire pour le moment mieux que nous, les pays anglo-saxons ou bien l’Allemagne.

Une organisation unie et efficace des architectes français, apte à coordonner les actions internationales est à construire, avec l’appui du gouvernement, et en partenariat avec d’autres acteurs publics et privés. Nous prendrons ainsi la (dé-)mesure des transformations  de notre environnement bâti et naturel à toutes les échelles, européenne et mondiale,  qualifiant au plus juste l’architecture française  dans ses projets sur tous les territoires, y compris les plus locaux.


Catherine Jacquot,
présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes

Publié le 02.08.2017 - Modifié le 02.08.2017
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(© Takuji Shimmura)
Musée national Estonien de Tartu, Dorell-Ghotmeh-Tane Architectes
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