Après Irma, Maria : le communiqué du Conseil régional de l’Ordre de Guadeloupe

L'Ordre des Architectes de la Guadeloupe, accompagné du CAUE et d'autres acteurs, a fait appel à ses membres pour diagnostiquer l'ensemble des bâtis et dresser une photographie de la situation en vue des futures réhabilitations et reconstructions.

COMMUNIQUÉ du Conseil régional de l’Ordre de Guadeloupe 


Lundi 18 septembre 2017

Aujourd’hui, quelques jours après le passage de l’ouragan Irma, la Martinique, la Guadeloupe et plusieurs îles anglophones, sont touchées elles aussi par un second ouragan nommé Maria, classé 5 (l’ouragan Hugo qui les dévasta en 1989 était classé 4).

Dix jours après le passage de l'ouragan Irma, le constat reste alarmant dans les îles de Saint Martin et Saint Barthélémy, anciennes communes de Guadeloupe et aujourd’hui Collectivité Territoriales.

Les vents atteignant 350 km/h et des pluies diluviennes ont ravagé ces îles à plus de 65%. Certains bâtiments publics ont subi d’énormes dégâts et de nombreux logements individuels ont été détruits, soufflés par les vents.
La population se trouve aujourd'hui démunie et essaie temps bien que mal de s'en sortir avec les moyens dont elle dispose.
C'est une catastrophe sans précédent qui laissera inéluctablement des traces dans la mémoire collective mais aussi sur le paysage architectural et urbain de nos îles.

Au lendemain du passage de l'ouragan, l'ordre des Architecte de la Guadeloupe s'est mobilisé pour apporter son aide aux collectivités de ces deux îles, mettant en place une action d'urgence permettant de diagnostiquer prioritairement les bâtiments publics pouvant accueillir les personnes ressources institutionnelles. L’objectif est de leur permettre de coordonner et de mettre en place les mesures d'urgence.
73 établissements ont ainsi été recensés.

Dans un second temps, un diagnostic des logements collectifs sera établi pour permettre à ceux qui occupent ces logements partiellement détruits d'être logés décemment, puis d'organiser le relogement à moyen et long terme.
Ayant pris l'attache des Collectivités territoriales et bailleurs sociaux, l'Ordre des Architectes de la Guadeloupe, accompagné du CAUE et d'autres acteurs de l'acte de bâtir (AIBG, AUG, FRBTP, CINOV...), a fait appel à ses membres afin de constituer des groupes d’experts pour diagnostiquer l'ensemble des bâtis et dresser une photographie exacte de la situation en vue de futures réhabilitations et reconstructions d’ouvrages.
Le Conseil Régional de l’Ordre des Architectes de la Guadeloupe souhaite également mettre en place un groupe de travail dans l’objectif d’établir les bonnes pratiques architecturales, techniques et urbaines adaptées à ce type de catastrophe. Il faut adapter l’architecture tropicale et ses caractéristiques culturelles, économiques et climatiques, aux risques cycloniques et sismiques.

Les habitants des Antilles font face ; ils vont s’attacher à reconstruire leurs îles, leurs villes et leurs vies.
Nous remercions nos confrères métropolitains de leurs messages de soutien et de leur solidarité.

Didier BERGEN
Président du Conseil de l’Ordre des Architectes de la Guadeloupe.

 

Publié le 20.09.2017 - Modifié le 20.09.2017
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La présence de matériaux et produits susceptibles de contenir de l'amiante est elle prise en compte dans la mission de diagnostic? Le 13/01/2017, à l'occasion d'un article sur le plus gros chantier de désamiantage de france, situé en Guadeloupe, il était indiqué que selon les estimations, 70% des bâtiments seraient amiantés en Guadeloupe, notamment suite à l'emploi d'un enduit de façade... > http://www.guadeloupe.franceantilles.mobi/actualite/economie/le-plus-gros-chantier-de-desamiantage-de-france-est-a-grand-camp-410652.php.

Il serait opportun de poser deux conditions à la reconstruction à venir:

- diagnostic intégral avant travaux, dont le repérage amiante, plomb et autres composants nocifs, y compris dans les remblais

- programme de curage complet dans les bâtis endommagés afin de garantir l'éradication programmée de tous résidus nocifs du cadre bati conservé.

Par ailleurs, il serait opportun d'aider à l'installation d'un  microscope META en Antilles, car aucun labo accédité n'a de filiale ultramarine. De ce fait, les échantillons sont envoyés par avion en métropole, ce qui ne facilite pas les bonnes pratiques en cas d'urgence.

A l"occasion du Salon des Professionnels de l'amiante tenu à Paris les 13 & 14 septembre derniers, la question de l'innovation en matière de gestion de situation de crise en territoires ultramarins a été posée à Monsieur Alain MAUGARD, président du PRDA (Plan de Recherche et développement amiante) qui s'est dit inquiet de la situation et interessé par la question.

De même, Madame Sylvie LESTERPT, Cheffe du Pôle Amiante à la Direction Générale du Travail, a confirmé que l'Inspection du Travail de Guadeloupe disposait de tous les moyens nécessaires pour faire respecter le droit français en térritoire ultramarin.

La situation étant identique à St Barthélémy et St Martin, la questiion de l'éradication de l'amiante suite à des catasrophes naturelles ne peut aujourd'hui être ignorée.

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DR / CROA Guadeloupe
Vue de la Guadeloupe après le passage de l'ouragan Maria
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