Transition écologique

Angel Gurria : « Les gouvernements ont les moyens d’offrir des logements plus abordables »

Le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, présente, dans une tribune au « Monde », une série de mesures pour faciliter l’accès au logement abordable au sein des grandes villes. Les gouvernements sont appelés notamment à prendre des mesures afin de réduire la pression foncière, soutenir le marché locatif et restreindre l’étalement urbain, pour améliorer la qualité de vie et réduire l’empreinte environnementale des villes.
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Tribune publiée le 12 août 2020 :

La crise mondiale historique à laquelle nous sommes confrontés affecte de manière disproportionnée les personnes sans accès adéquat aux services de santé, les travailleurs précaires de l’économie informelle, les citoyens sans épargne et ceux sans accès à Internet. En somme, la pandémie a aggravé des inégalités déjà existantes. Y compris en matière de logement, alors que de nombreux ménages éprouvaient déjà des difficultés à se loger, dans de nombreuses villes du monde.

A l’échelle mondiale, près de la moitié de la population vit dans les villes, et ce chiffre devrait atteindre 55 % d’ici à 2050. Les villes concentrent également la majorité de l’activité économique, de la création d’emplois et de l’innovation. Or, la hausse des prix du logement en milieu urbain exerce une pression croissante sur les ménages : entre 2005 et 2018, le prix des loyers a augmenté dans tous les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à l’exception de deux d’entre eux, tout comme le prix réel à l’achat ; sur le marché privé, un locataire à faible revenu sur trois consacre plus de 40 % de son revenu disponible aux seuls coûts de location (OECD Affordable Housing Database).

Effets négatifs

Le degré de soutenabilité d’une ville et les prix de ses logements dépendent, dans une large mesure, de la façon dont les gens y vivent, y travaillent et s’y déplacent. Dans ce contexte, les villes suffisamment compactes et connectées présentent des caractéristiques avantageuses. Elles offrent un accès plus facile aux emplois, aux services et aux loisirs, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au transport et à la construction.

Mais le logement, dans ces villes compactes et connectées, est généralement plus cher que dans les zones urbaines étalées et déconnectées. Les travaux de l’OCDE en partenariat avec la Coalition pour les transitions urbaines ont montré que les effets négatifs liés aux coûts excessifs du logement peuvent excéder les avantages d’une ville compacte, si l’accessibilité au logement n’est pas garantie (« Demystifying Compact Urban Growth : Evidence From 300 Studies From Across the World », Gabriel Ahlfeldt et Elisabetta Pietrostefani, Coalition for Urban Transitions et OCDE, 1er septembre 2017).

Un nouveau rapport examine les moyens dont disposent les gouvernements nationaux pour offrir des logements plus abordables au sein de villes suffisamment compactes, tout en favorisant le développement de quartiers urbains dynamiques et durables (« Housing policies for sustainable and inclusive cities : How national governments can deliver affordable housing and compact urban development », Ana Moreno-Monroy, Jared Gars, Tadashi Matsumoto, Jonathan Crook, Rudiger Ahrend, Abel Schumann, Coalition for Urban Transitions et OCDE, 31 mars 2020).

>> Voir la tribune en intégralité (réservé aux abonnés)

 

A lire aussi : 

>> Le "Panorama du logement social en Europe" (Eclairages n°22, août 2020), une analyse approfondie de la Banque des territoires qui fait état de situations "très contrastées" entre les pays européens, qui répondent au besoin de logements de manière différente. 

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Publiée le 07.09.2020 - Modifié le 08.09.2020
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(source : archicontemporaine.org / © Vous Etes Ici Architectes)
Quartier Mouffetard, Paris : construction de 11 logements sociaux intégrant les exigences du Plan Climat de la ville. Architecte : Vous Etes Ici Architectes